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Au moins 68 enfants parmi les victimes de l’attentat contre un car

L'attaque a atteint de plein fouet des cars d'habitants chiites attendant de pouvoir entrer dans Alep. KEYSTONE/EPA SANA/SANA / HANDOUT sda-ats

(Keystone-ATS) Au moins 68 enfants figurent parmi les 126 personnes tuées dans un attentat-suicide mené samedi au nord de la Syrie, selon un nouveau bilan d’une ONG fourni dimanche. L’attaque a visé des bus transportant des personnes évacuées de localités loyalistes.

L’attentat mené par un kamikaze à bord d’une camionnette piégée est survenu dans la localité de Rachidine, où étaient bloqués des dizaines de bus transportant des personnes évacuées des localités de Foua et Kafraya. Il n’a pas été revendiqué.

“Le bilan ne cesse de s’alourdir. Il y a des centaines de blessés”, a indiqué Rami Abdel Rahmane, directeur de l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH). Il avait précédemment donné un bilan de 112 morts. Il a par ailleurs précisé que 109 des 126 tués sont des habitants de Foua et Kafraya, les deux localités prorégime évacuées, tandis que le reste sont des rebelles qui gardaient les bus et des travailleurs humanitaires.

Camionnette piégée

Le processus d’évacuation impliquant des milliers de Syriens de quatre localités assiégées avait été lancé vendredi en vertu d’un accord signé par le Qatar, soutien de la rébellion, et l’Iran, allié du président Bachar al-Assad. Les villes syriennes concernées sont les rebelles Madaya et Zabadani près de Damas et les prorégime Foua et Kafraya dans la province d’Idleb (nord-ouest).

L’opération d’évacuation avait été bloquée samedi sur la route de Rachidine (dans la province voisine d’Alep), les personnes évacuées attendant pendant des heures dans leurs bus en raison de désaccords entre les parties adverses.

C’est là qu’un kamikaze a fait exploser sa camionnette piégée à côté des 75 bus transportant des civils et des rebelles évacués de Foua et Kafraya.

“La mort vous surprend”

“Il y a eu une énorme explosion”, raconte Mayssa al-Aswad, 30 ans, qui était assise dans un bus avec son bébé de six mois et sa fillette de dix ans au moment de l’attaque.

“J’ai entendu des cris et des pleurs (…) mon bébé Hadi pleurait beaucoup, ma fillette Narjes me regardait, complètement figée”, raconte-t-elle à l’AFP qui l’a contactée par téléphone de Damas. “La mort peut vous surprendre en quelques minutes”.

Quelques heures après l’attaque, l’opération avait repris et les personnes évacuées avaient repris la route pour rejoindre leur destination finale.

La France a condamné l’attentat, jugeant “inacceptables” les attaques de civils. “La France condamne fermement l’attentat qui a coûté la vie à des dizaines de civils, parmi les lesquels de nombreux enfants”, est-il indiqué dans un communiqué du ministère des Affaires étrangères.

Le régime syrien a accusé les “groupes terroristes”, un terme utilisé par le pouvoir pour désigner rebelles et djihadistes.

Mais l’influent groupe rebelle Ahrar al-Cham a nié toute implication des rebelles.

Il s’agit de l’un des attentats les plus sanglants depuis le début de la guerre en Syrie il y a plus de six ans.

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