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Au Soudan du Sud, les deux camps ordonnent un cessez-le-feu après de violents combats à Juba

"Le président a déclaré un cessez-le-feu unilatéral. Je veux rendre la pareille en déclarant un cessez-le-feu unilatéral", a déclaré Riek Machar à la radio (archive). KEYSTONE/EPA FILE/PHILLIP DHIL sda-ats

(Keystone-ATS) Le président sud-soudanais Salva Kiir et son vice-président et grand rival politique Riek Machar ont chacun ordonné lundi à leurs troupes de cesser le feu. Ces déclarations interviennent après quatre jours de violents combats dans la capitale Juba.

“Tous les commandants des forces ont pour consigne de cesser les hostilités et de se soumettre aux ordres, de contrôler leurs troupes”, a dit le porte-parole de la présidence, Ateny Wek. Il a précisé que Kiir et Machar s’étaient parlé au téléphone lundi dans la matinée.

“Le président a déclaré un cessez-le-feu unilatéral. Je veux rendre la pareille en déclarant un cessez-le-feu unilatéral”, a déclaré par la suite Riek Machar à la radio. Il a aussi ajouté qu’il avait enjoint à ses troupes de cesser le feu à 20h00 (19h00 en Suisse), deux heures après l’heure de trêve fixée par Salva Kiir.

La journée de lundi a été l’une des plus violentes depuis la reprise des combats, jeudi dernier dans la capitale, peu avant la célébration du deuxième anniversaire de l’indépendance le 9 juillet. Plusieurs sources ont attesté la présence d’artilleries lourdes, ainsi que de chars et d’hélicoptères de combat de l’armée gouvernementale dans le ciel de Juba.

Civils touchés

Depuis vendredi, les combats auraient fait près de 300 morts, dont des civils, selon des sources locales. Mais ce bilan est très certainement en deçà de la réalité puisqu’il porte essentiellement sur les pertes de vendredi. Les causes précises de cette flambée de violence à Juba étaient encore inconnues lundi.

Des milliers de civils ont dû fuir à la hâte les quartiers les plus touchés par les affrontements. Certains se sont réfugiés dans un camp de l’ONU, à proximité duquel les combats ont éclaté. Celui-ci abrite déjà 28’000 déplacés. D’autres se réfugiaient par centaines dans les églises de la ville. Le Haut commissariat de l’ONU pour les réfugiés a dit s’attendre à une vague de réfugiés vers l’Ouganda voisin.

Illustrant l’anarchie qui règne dans les rues de Juba, un habitant a dit avoir vu des policiers en train d’essayer de piller une boutique de son quartier. D’autres habitants avaient fait état de scènes analogues dimanche.

Casques bleus attaqués

Deux Casques bleus chinois ont été aussi tués, a déclaré à Pékin le ministère chinois des Affaires étrangères. Selon un responsable de l’ONU, au moins 11 autres de diverses nationalités ont été blessés.

Réuni en urgence à New York, le Conseil de sécurité de l’ONU a, pour sa part, exigé de M. Kiir et de M. Machar de “faire le maximum pour contrôler leurs forces respectives et mettre fin d’urgence aux combats”. Il a également affirmé envisager de renforcer la mission de l’ONU au Soudan du Sud et demande aux pays de la région “de se préparer à fournir des troupes supplémentaires au cas où le Conseil le déciderait”.

Le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, a exhorté le Conseil de sécurité à imposer au Soudan du Sud un embargo sur les armes et à imposer des sanctions contre les dirigeants et les chefs militaires qui empêchent la mise en oeuvre de l’accord de paix.

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