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Automobile: l’UE examine les soupçons de cartel en Allemagne

Les grands constructeurs allemands sont soupçonnés de s'être concertés sur les voitures diesel (archives). KEYSTONE/EPA/CARSTEN KOALL sda-ats

(Keystone-ATS) La Commission européenne a indiqué samedi qu’elle examinait des informations faisant état d’un éventuel cartel entre les grands constructeurs automobiles allemands. Ils se seraient concertés sur la réduction des émissions polluantes des voitures diesel.

“La Commission européenne et l’Office allemand anti-cartel ont reçu des informations” sur un éventuel cartel entre les constructeurs automobiles allemands Volkswagen, Audi, Porsche, BMW et Daimler, a indiqué l’exécutif européen. Ces informations “sont en train d’être examinées par la Commission”.

“A ce stade, il est prématuré de spéculer davantage”, a ajouté un porte-parole de l’exécutif. “La Commission européenne et les autorités nationales de la Concurrence coopèrent étroitement entre elles sur ce genre d’affaires” a-t-il ajouté. A la suite de cet examen, Bruxelles décidera si oui ou non il ouvre une enquête. Celle-ci peut elle-même durer plusieurs années avant qu’une sanction financière ne tombe.

“Auto-dénonciation”

Les déclarations de la Commission européenne font suite à un article du Spiegel. Selon l’hebdomadaire allemand, les grands constructeurs automobiles allemands Volkswagen,Audi, Porsche, BMW et Daimler, auraient formé un cartel depuis les années 1990. Ils se seraient concertés notamment sur la réduction des émissions polluantes des voitures diesel.

Le Spiegel affirmait tirer cette information “d’un document écrit que le groupe VW a adressé aux autorités de la concurrence” en juillet 2016, comme “une sorte d’auto-dénonciation”. Daimler aussi se serait auto-dénoncé, affirme l’hebdomadaire.

Politique de clémence

Les cartels sont interdits dans l’UE puisqu’ils nuisent à la concurrence et aux consommateurs. La Commission européenne peut infliger de lourdes amendes aux entreprises qui s’entendent entre elles, le record ayant été atteint le 19 juillet 2016.

L’UE avait alors infligé une amende de 2,93 milliards d’euros à quatre fabricants européens de camions, accusés de s’être entendus pendant 14 ans sur les prix de vente de leurs poids lourds.

La politique dite de “clémence” menée par la Commission européenne encourage les entreprises à lui communiquer des preuves internes de l’existence d’un cartel. La première entreprise membre d’un cartel qui entreprend cette démarche est exemptée d’amende. Cette stratégie s’est révélée très efficace pour démanteler les cartels.

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