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Bébé maltraité: peines plus lourdes pour le couple

Le Tribunal cantonal vaudois a alourdi les peines infligées au jeune couple (Photo d'illustration). KEYSTONE/LAURENT GILLIERON sda-ats

(Keystone-ATS) La Cour d’appel du Tribunal cantonal vaudois a alourdi les peines infligées au couple qui a gravement maltraité et secoué son bébé. La mère écope de deux ans avec sursis, son compagnon de trois ans ferme.

En première instance, le Tribunal correctionnel de Nyon avait condamné la mère à neuf mois de prison avec sursis, son concubin à 36 mois de réclusion, dont 18 ferme. Des peines trop clémentes pour le Parquet qui a fait recours, et a été en grande partie entendu, selon le dispositif rendu public mercredi.

La procureure Sophie Koehli a pris acte “avec satisfaction” du jugement et n’entend en principe pas faire recours “Mes réquisitions ont été suivies pour l’essentiel”, a-t-elle dit. Les motivations détaillées des juges seront connues ultérieurement.

Trois ans ferme

L’ardoise s’est particulièrement aggravée pour l’homme – qui n’est pas le père du bébé – dont la peine ferme passe de 18 à 36 mois. La Cour a exclu tout sursis, même partiel, et a ordonné un traitement psychothérapeutique ambulatoire.

En audience, la procureure regrettait que le jeune homme n’ait pas pris conscience de la gravité des faits qui lui sont reprochés. Fin novembre 2014, il est accusé d’avoir fortement malmené le nourrisson. La fillette sera emmenée inanimée à l’hôpital, victime du syndrome du bébé secoué. Des examens révéleront qu’elle a aussi eu un tibia fracturé et des côtes brisées. Le bébé est depuis placé en foyer. Il n’aurait pas gardé de séquelles.

Sursis maintenu pour la mère

La Cour a également aggravé la peine de la mère, retenant les lésions corporelles graves. Mais le sursis est maintenu pour celle qui tente aujourd’hui de construire un lien avec son enfant, qu’elle voit deux fois par semaine chez ses parents ou au foyer. La durée du sursis est de cinq ans et il est subordonné à la poursuite d’un traitement psychothérapeutique.

Le Parquet avait soutenu que les jeunes gens, âgés tous deux de 24 ans, étaient “coauteurs des sévices infligés à la fillette”. “Les juges ont vraisemblablement suivi cette théorie sur la coaction”, a relevé Me Lionel Zeiter, avocat de la mère. Le défenseur regrette qu’on reproche à la mère des gestes commis par son compagnon. Il n’a pas encore décidé d’un éventuel recours.

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