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Bénéfice net de Nestlé en forte baisse – Fin du pacte avec L’Oréal

Nestlé, ici son directeur général allemand Mark Schneider, a décidé de ne pas renouveler le pacte d'actionnaires le liant à la famille Bettencourt qui contrôle L'Oréal (archives). KEYSTONE/LAURENT GILLIERON sda-ats

(Keystone-ATS) Nestlé a vu son bénéfice net chuter de 15,8% en 2017 sur un an à 7,2 milliards de francs. Le groupe alimentaire vaudois ne renouvellera pas le pacte d’actionnaires le liant à la famille Bettencourt, qui contrôle L’Oréal.

Le chiffre d’affaires a augmenté de 0,4% à 89,8 milliards de francs, a annoncé jeudi le numéro un mondial de l’alimentation. La croissance organique a atteint 2,4%, se décomposant en 1,6% de croissance interne réelle, un indicateur très observé depuis 20 ans par les investisseurs, et en 0,8% d’adaptation des prix à la hausse.

La performance ressort inférieure aux attentes des analystes. Nestlé estime aussi avoir raté la cible. Cité dans le communiqué, le directeur général, l’Allemand Mark Schneider, âgé de 52 ans et en fonction depuis début 2017, explique l’évolution par le faible niveau des ventes en fin d’exercice écoulé.

Nestlé avance deux explications notamment à la chute du bénéfice net: l’augmentation des charges de restructuration et l’amortissement sur écart d’acquisition pour sa filiale dédiée aux soins de la peau Nestlé Skin Health.

“La croissance en Europe et en Asie a été encourageante, tandis que l’Amérique du Nord et le Brésil ont continué à faire face à un environnement difficile”, a relevé Mark Schneider. Des réductions de coûts ont permis d’améliorer les marges davantage que prévu, malgré une hausse “considérable” du prix des matières premières.

Sur le plan opérationnel, le résultat courant a diminué de 3,4% à 13,2 milliards de francs, pour une marge de 14,7% des ventes, en recul de 0,6 point en comparaison annuelle. Les actionnaires de Nestlé se voient cependant proposer un dividende relevé de 2,2% à 2,35 francs par action.

Fin de pacte pour L’Oréal

En même temps que ses comptes 2017, Nestlé a fait savoir qu’il ne renouvellerait pas le pacte d’actionnaires qui lie le géant alimentaire et la famille Bettencourt, famille qui contrôle le groupe de cosmétiques français L’Oréal. La participation se monte pour l’heure à 23%.

“Notre participation dans L’Oréal continue d’être un investissement important pour nous et nous restons engagés envers l’entreprise qui nous a procuré de très bons rendements sur tant d’années”, a expliqué toutefois. “Nous avons pleinement confiance dans la direction et son orientation stratégique”, précise le communiqué.

Le pacte d’actionnaires, qui suscite beaucoup de spéculations depuis le décès de Liliane Bettencourt le 21 septembre dernier à l’âge de 94 ans, expire le 21 mars prochain. “Afin de maintenir toutes les options ouvertes dans l’intérêt des actionnaires de Nestlé, le conseil d’administration a décidé de ne pas renouveler cet accord.”

“Nous n’avons pas l’intention d’augmenter notre participation dans L’Oréal et nous engageons à poursuivre notre relation constructive avec la famille Bettencourt”, ajoute la multinationale veveysanne dans son commentaire.

Cession envisagée

Plus loin, Nestlé a confirmé toujours évaluer le contenu de son portefeuille de produits et de participations. Explorant de nouvelles options stratégiques, le numéro un mondial de l’alimentation examine la vente de son activité Gerber Life Insurance.

Cette activité faisait partie du rachat en 2007 du spécialiste américain de l’alimentation pour bébés Gerber au géant pharmaceutique bâlois Novartis pour 5,5 milliards de dollars. Le chiffre d’affaires de Gerber Life Insurance (assurance vie) s’est monté à 840 millions de francs l’an dernier.

Au-delà, Nestlé se dit “pleinement engagé” à conserver et développer ses activités d’alimentation pour bébé Gerber. Celles-ci “font partie intégrante de notre plate-forme de croissance qu’est la nutrition infantile”, rappelle le communiqué.

En ce qui concerne l’année en cours, Nestlé anticipe un taux de croissance organique du chiffre d’affaires compris entre 2 et 4%. La multinationale vaudoise prévoit aussi des coûts de restructuration à hauteur de 700 millions de francs, contre 900 millions en 2017.

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