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BAKBASEL revoit ses prévisions de croissance à la baisse

Le rejet de la loi sur la réforme de l'imposition des entreprises aura des effets sur la croissance de la Suisse cette année et la prochaine, selon BAKBASEL (archives). KEYSTONE/THOMAS DELLEY sda-ats

(Keystone-ATS) La croissance du PIB en Suisse devrait atteindre 1,6% en 2017 et 1,8% en 2018, selon BAKBASEL. Bien qu’optimistes, les experts de l’institut de recherches économiques bâlois ont revu leurs attentes à la baisse après le rejet de la RIE III.

Lors des précédentes prévisions, publiées en décembre, BAKBASEL tablait encore sur une croissance du produit intérieur brut (PIB) de 2% cette année et l’année prochaine. Le refus de la loi sur la réforme de l’imposition des entreprises (RIE III) par le peuple le 12 février dernier pèse, mais il ne remet pas totalement en question la reprise conjoncturelle de la Suisse, a indiqué l’institut jeudi.

Le verdict populaire apporte des incertitudes sur le régime fiscal qui sera dévolu aux entreprises à l’avenir et provoque des effets à court terme sur les investissements. Plus ces incertitudes dureront, plus elles influeront sur la conjoncture, estiment les experts bâlois.

Il s’y ajoute le ralentissement économique enregistré à la fin de l’année passée. La croissance a été faible, avec une hausse de 0,1% seulement au dernier trimestre par rapport au précédent.

Investissements en jeu

La reprise de la conjoncture étant liée aux exportations, aux investissements et aux dépenses des consommateurs, rien n’est encore perdu. Les investissements en biens d’équipement devraient augmenter de 1,9% cette année, contre 4,1% en 2016, avant de remonter à 3,8% l’année prochaine, précise le communiqué.

BAKBASEL part du principe que le nouveau régime fiscal des entreprises sera connu en cours d’année. Si cela se vérifie, les effets négatifs du rejet populaire seront compensés et ne devraient plus pénaliser la croissance helvétique à moyen et à long terme. Dans le cas contraire, les effets négatifs se renforceront, prévient l’institut.

Les économistes bâlois misent en outre sur un taux de change avec l’euro de 1,09 franc cette année, puis de 1,12 franc un an plus tard. Cette normalisation du cours de la devise européenne devrait être possible grâce à la politique de rachat d’actifs lancée en 2015 et qui prendra fin l’an prochain.

Les exportations helvétiques devraient en profiter, du moins certaines branches, explique le communiqué. La consommation privée devrait atteindre +1,4% en 2017 et +1,6% en 2018. Au niveau du taux de chômage, BAKBASEL s’attend à une stagnation à 3,3% cette année, puis un passage à 3,2% en 2018.

Prévisions à venir

Outre BAKBASEL, seule la Banque cantonale de Zurich a publié ses prévisions depuis la votation du 12 février. Ses économistes tablent sur une croissance de 1,6% en 2017 et 1,5% en 2018.

Les experts du Secrétariat d’Etat à l’économie (SECO) présenteront leurs conclusions le 21 mars. A la mi-décembre, ils s’attendaient encore à une croissance de 1,8% en 2017 et 1,9% en 2018.

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