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Bancomats toujours sollicités malgré l’essor des cartes bancaires

Les billets de banque ont encore de beaux jours devant eux, contrairement à certaines croyances, estime le vice-président de la BNS Fritz Zurbrügg (photo symbolique). KEYSTONE/CHRISTIAN BEUTLER sda-ats

(Keystone-ATS) Les bancomats sont toujours très sollicités malgré l’essor des cartes bancaires. En dix ans, le nombre de transactions, tout comme le volume total des montants retirés, a augmenté, selon des statistiques de la BNS. Toutefois, depuis deux ans, un recul s’opère.

Selon des chiffres fournis par la Banque nationale suisse (BNS) à l’ats, le nombre de transactions par cartes de débit suisses pour des retraits d’argent liquide en Suisse s’est monté à près de 11 millions en décembre 2016. Ce chiffre est en léger recul par rapport à décembre 2015 où il atteignait 11,17 millions et en comparaison avec 2014 (11,06 millions).

En dix ans, le nombre de transactions a cependant augmenté puisqu’elles se montaient à 9 millions en décembre 2006.

Le montant de l’argent retiré en Suisse par cartes de débit suisses est aussi en baisse. Il s’élevait en décembre 2016 à 2,735 milliards de francs, contre 2,743 milliards un an plus tôt. En 2006, ce chiffre s’était élevé à 2,181 milliards. Par transaction, les Suisses ont retiré 249 francs en moyenne en décembre, contre 241 francs à fin 2006.

Les billets de banque ont encore de beaux jours devant eux, contrairement à certaines croyances, avait récemment déclaré Fritz Zurbrügg, vice-président de la BNS, dans un discours. La demande en numéraire s’est de plus accrue en Suisse depuis l’introduction de taux d’intérêt négatifs.

Cette évolution a été constatée chez Raiffeisen. Durant l’année 2016, les retraits d’argent ont enregistré une légère croissance de 1,3%, alors que l’établissement avait subi un léger recul (-0,2%) en 2015. La moyenne des montants retirés est toutefois en baisse, a déclaré Philippe Thevoz, porte-parole de Raiffeisen.

La Banque cantonale neuchâteloise (BCN), qui possède 69 appareils, note une légère baisse du nombre de transactions depuis deux ou trois ans. Le volume global retiré de 900 millions de francs en 2016 est également en léger recul, a précisé le directeur général, Pierre-Alain Leuenberger.

Différence selon les régions

Du côté de Postfinance, le nombre de transactions aux postomats n’a cessé d’augmenter jusqu’en 2014. Mais la tendance s’est légèrement inversée ces deux dernières années, observe le porte-parole Johannes Möri.

Les deux grandes banques font la même observation. “On constate régulièrement une baisse des retraits aux bancomats”, a déclaré Jean-Paul Darbellay, porte-parole de Credit Suisse. Selon leur emplacement – comme par exemple dans un aéroport -, les appareils peuvent néanmoins être très sollicités.

Son homologue d’UBS, Jean-Raphaël Fontannaz, a la même analyse. Le porte-parole de la première grande banque helvétique note toutefois que le taux d’utilisation des bancomats est légèrement plus élevé en Suisse romande qu’en Suisse alémanique.

Interrogé sur les raisons de cette différence, il suppute que ce pourrait être une “question de mentalité”. Chez Raiffeisen, on constate que dans les régions rurales, le besoin en argent liquide – son utilisation aussi – est plus important que dans les villes et agglomérations.

Selon l’âge des clients, le montant des retraits peut également varier. “Les plus jeunes, qui ont souvent moins de moyens, retirent facilement de petites sommes”, précise Jean-Raphaël Fontannaz. Le porte-parole de Credit Suisse ajoute qu’ils sont aussi peut-être plus enclins à sortir leur carte de débit pour régler de petits montants.

Sécurité lors de braquages

La “monnaie plastique” (cartes de débit et de crédit) va s’imposer encore plus ces prochaines années, surtout avec les paiements sans contact ou par téléphone mobile. Certains commerces des pays scandinaves vont jusqu’à ne plus accepter le cash. L’idée est d’éliminer tout le marché noir.

Autre avantage de la monnaie plastique: elle augmente la sécurité des employés car les braquages deviennent moins intéressants.

Toutefois, observe le directeur général de la BCN, “il faut du temps pour que la confiance s’installe pleinement et que les habitudes changent de façon radicale”. Selon lui, cela explique certainement pourquoi la croissance est forte dans les transactions électroniques alors que les volumes réglés en espèces demeurent relativement élevés.

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