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Barbes “anormales” et voile intégral interdits au Xinjiang

Le Xinjiang - ici des représentants de cette région - est peuplé de nombreux musulmans et théâtre de tensions ethniques (archives). KEYSTONE/AP/NG HAN GUAN sda-ats

(Keystone-ATS) Le Xinjiang a annoncé interdire le port du voile intégral, les barbes “anormales” et le “fanatisme” religieux. Cette région du nord-ouest de la Chine est peuplée de nombreux musulmans et théâtre de tensions ethniques.

“Le port ou l’obligation faite à autrui de porter un voile intégral ou des signes extrémistes est interdit”, a décidé l’assemblée régionale dans un texte adopté mercredi.

Le Xinjiang est un immense territoire semi-désertique, frontalier notamment du Kazakhstan et de l’Afghanistan. Dans la région résident de nombreux membres de l’ethnie ouïghoure, dont la plupart sont musulmans.

Un certain nombre d’entre eux disent subir des discriminations religieuses et sur le marché de l’emploi face aux Hans, l’ethnie majoritaire en Chine. Une frange radicalisée s’est vue imputer ces dernières années des attentats dans la région et au-delà, qui ont fait des centaines de morts.

Contre le fanatisme

Pékin accuse des “séparatistes” ouïghours d’être à l’origine des attaques et s’alarme des liens entre ces militants et les groupes djihadistes internationaux.

“Répandre le fanatisme religieux en se laissant pousser la barbe de façon anormale” est désormais prohibé dans la région, précise la nouvelle réglementation. Aucune précision n’est cependant apportée sur le niveau de pilosité considéré comme acceptable.

Les habitants du Xinjiang ne pourront par ailleurs pas “forcer autrui à participer à des activités religieuses”, “disséminer des pensées extrémistes” ou “imposer le halal dans d’autres secteurs que les produits alimentaires”.

Vidéo de combattants

Les autorités ont par le passé imposé de sévères restrictions sur la délivrance de passeports aux habitants de la région, découragé l’éducation religieuse pour les enfants ou l’observance du jeûne du ramadan par les fonctionnaires et les étudiants.

Fin février, une vidéo sanglante attribuée au groupe Etat islamique (EI) montrait pour la première fois des combattants ouïghours basés en Irak et menaçant Pékin. Un militant barbu promettait de “verser des fleuves de sang” en Chine avant d’égorger un homme présenté comme un informateur.

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