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Bilan de Swiss-Ski: la Suisse doit faire mieux

(Keystone-ATS) Swiss-Ski a tiré un bilan mitigé des championnats du monde à Beaver Creek. La Fédération a certes atteint son objectif initial de trois médailles, mais elle a reconnu que cela n’était pas suffisant.

“Un pays comme la Suisse doit évidemment viser plus haut”, a relevé Rudi Huber, chef alpin à Swiss-Ski, alors qu’il ne restait que le slalom messieurs au programme des Mondiaux. “Il faut toutefois rester réaliste. Nous n’avions quasiment que des candidats aux médailles dans les disciplines de vitesse et, dans ces conditions, il était difficile de prétendre à mieux”, a-t-il estimé.

Un avis partagé par Thomas Stauffer, l’entraîneur en chef de l’équipe masculine. “Nous avions de grandes attentes pour la descente et nos coureurs ont répondu présent (réd: Patrick Küng 1er, Beat Feuz 3e). Le reste des disciplines a été à l’image de notre saison en Coupe du monde, ce qui signifie qu’il aurait été exagéré de prétendre absolument à d’autres médailles”, a-t-il relevé.

Le coach bernois attendait toutefois plus de ses hommes, et particulièrement en géant. “Nous avons lancé trois jeunes (réd: Gino Caviezel, Justin Murisier et Elia Zurbriggen) et, sans attendre de miracles de leur part, nous espérions les voir mieux classés”, a-t-il dit à propos de ces trois géantistes, classés vendredi entre la 25e et la 30e place.

Du côté des dames, Swiss-Ski s’en est remis une nouvelle fois à Lara Gut, médaillée de bronze de la descente. “Nous avons peu de skieuses parmi l’élite. Du coup, le moindre petit couac réduit à néant nos chances de podium. C’est pourquoi, par exemple, l’élimination de Wendy Holdener a été si douloureuse lors du slalom”, a commenté Hans Flatscher, l’entraîneur de l’équipe féminine.

Pour Swiss-Ski, il s’agit désormais de travailler d’arrache-pied pour son prochain grand objectif: les Mondiaux de St-Moritz en 2017. Des joutes à domicile durant lesquelles les Suisses ne pourront pas se contenter de trois médailles, comme à Beaver Creek cette année.

“Pour les prochains Mondiaux, j’espère avoir au moins deux filles capables de jouer le podium dans chaque discipline”, a promis Hans Flatscher. Son homologue chez les messieurs s’est montré tout aussi ambitieux: “St-Moritz est une chance pour le ski suisse. A nous de la saisir et de briller dans toutes les épreuves”, a dit Thomas Stauffer, tout en reconnaissant que cela sera difficile, notamment en slalom et géant. “Nos jeunes progressent pas à pas en technique. Tout le défi consistera à les amener au top d’ici deux ans”, a-t-il relevé.

D’ici là, Swiss-Ski devra tout mettre en oeuvre pour encadrer au mieux ses coureurs. De quoi éventuellement engager de nouveaux entraîneurs, comme le Valaisan Patrice Morisod, qui pourrait quitter l’équipe de France ce printemps. Mais à écouter Rudi Huber, l’engagement de l’ex-mentor de Cuche et Défago ne va pas de soi: “Patrice a d’excellentes qualités d’entraîneur. Mais cela ne fait pas tout. Il faut aussi pouvoir s’intégrer dans un environnement, servir de modèle aux jeunes athlètes et bien collaborer avec les autres coaches”, a-t-il dit, laissant entendre que la forte personnalité du Valaisan n’entrait pas forcément dans le moule de Swiss-Ski.

Parmi les autres défis de la Fédération figure la récurrente question de la coopération avec Lara Gut, qui dispose de sa cellule privée au sein de Swiss-Ski. “Lara est très importante pour nous. Il est hors de question de travailler contre elle”, a assuré Rudi Huber. “Je pense que la collaboration fonctionne bien cet hiver. Nous faisons également confiance à son père (et entraîneur) Pauli, qui est la personne qui la connaît le mieux”, a-t-il ajouté.

De son côté, Hans Flatscher a reconnu que de nouvelles discussions seraient menées ce printemps. “On ne peut jamais dire que tout est parfait. Il y aura donc des solutions à trouver pour optimiser nos relations”, a-t-il dit, sans donner davantage de détails.

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