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Billets CFF moins accessibles: réactions dans le Jura bernois

Les autorités de Saint-Imier ont adressé une lettre au patron des CFF pour le maintien des guichets tiers (archives). KEYSTONE/CHRISTIAN BEUTLER sda-ats

(Keystone-ATS) La fin de la vente de billets CFF via des partenaires comme Migrolino ou La Poste au 1er janvier 2018 n’est pas du goût des autorités de Saint-Imier et de La Neuveville, dans le Jura bernois. Elles ont écrit une lettre aux CFF pour protester contre cette mesure.

L’exécutif imérien se dit “très surpris de la conception que les CFF se font du service public alors que les économies ainsi réalisées seront très relatives en regard de la perte des prestations qu’elles occasionneront”, écrit-il mercredi dans un communiqué.

Un courrier en ce sens a été adressé à Andreas Meyer, directeur des CFF, fait savoir la Municipalité. Supprimer définitivement un service à la clientèle, déjà fortement réduit lors de la fermeture de la gare de Saint-Imier, est inacceptable.

D’après elle, la vente de billets CFF via des partenaires est nécessaire et doit être maintenue. Ce service dessert un bassin de population de près de 25’000 personnes, qui seront contraintes de se rendre à La Chaux-de-Fonds ou à Bienne (BE) pour certains services.

“On ira jusqu’en haut”

Autre commune du Jura bernois touchée par cette mesure, les deux seules en Suisse romande selon les CFF, l’exécutif de La Neuveville a aussi décidé de prendre le taureau par les cornes.

Il a néanmoins opté pour une démarche moins musclée. “Nous avons envoyé une lettre à la personne qui a informé de la fermeture de ces guichets, soit le responsable du secteur”, explique à l’ats le maire Roland Matti. Il revenait sur une information du Journal du Jura.

La décision a été prise il y a dix jours, indépendamment de la commune de Saint-Imier. “Si nous recevons une réponse négative, nous prendrons contact avec qui de droit”, assure le municipal qui n’hésitera pas à “aller jusque tout en haut”.

Dès 2018, les 3700 Neuvevillois devront se rendre à Neuchâtel ou Bienne pour acheter des billets que les automates ne peuvent pas fournir. “C’est le principe qui n’est pas correct, les CFF abandonnent un service important pour la population”, déplore le maire.

Durement touchée

La Suisse romande est peu concernée par la suppression des 52 points de vente tiers. Cinquante de ces guichets se trouvent outre-Sarine, dont vingt dans les cantons de Saint-Gall et de Thurgovie.

Il y a dix jours, un groupe de travail du parlement saint-gallois a demandé aux CFF de maintenir ce service. Ces points de vente via des tiers revêtent une importance pour les clients des transports publics qui n’utilisent pas Internet et qui préfèrent le conseil personnalisé à l’automate, argumentait-il.

Les groupes parlementaires ont déposé une interpellation en ce sens lors de la séance du Grand Conseil saint-gallois la semaine passée.

ProRail et ATE mécontents

Le 6 septembre, les CFF ont annoncé la fin des points de vente partenaires, comme Migrolino, avec, La Poste et des exploitants de gares privées. L’ex-régie fédérale a justifié cette mesure par des ventes en constant recul ces dernières années ainsi que la progression croissante de l’achat de billets en ligne. Les CFF disent ainsi pouvoir économiser cinq millions de francs.

Les réactions des organisations ne se sont pas fait attendre. Pour ProRail, les alternatives proposées par les CFF sont contradictoires. “Là où il y a déjà assez de clients, on investit encore plus. Les minorités sont laissées pour compte”, arguait le défenseur des intérêts des usagers.

L’Association transports et environnement (ATE) juge la mesure “d’autant plus déconcertante qu’elle représente seulement une économie de 5 millions dans le budget des CFF”. Il s’agit d’une vraie injustice, notamment envers les personnes les moins habituées aux nouvelles technologies.

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