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Birmanie: le pouvoir libère plus de 70 prisonniers politiques

(Keystone-ATS) La Birmanie a libéré mercredi plus d’une septantaine de prisonniers politiques, dont un moine bouddhiste qui avait pris la tête de manifestations en 2007. Shin Gambira dirigeait l’Alliance des moines birmans lors du mouvement de contestation réprimé dans le sang en septembre 2007. Il purgeait une peine de 68 ans de prison.

Le célèbre comédien et humoriste birman Zarganar, connu pour ses caricatures contre la junte militaire, aujourd’hui dissoute, est lui aussi sorti de prison, a indiqué mercredi sa belle-soeur à l’AFP.

Il avait été arrêté en 2008 après avoir organisé l’aide aux victimes du cyclone Nargis (138’000 morts et disparus) et critiqué la gestion de ce drame par le pouvoir. Il avait été condamné à un total de 59 ans de prison, une peine réduite ensuite à 35 ans.

Mercredi matin, plus de septante prisonniers politiques ont ainsi recouvré la liberté, selon l’Association d’assistance aux prisonniers politiques de Birmanie, un groupe basé en Thaïlande. Cette association estime que ce chiffre pourrait encore augmenter.

Ces libérations s’inscrivent dans une amnistie plus large qui doit concerner, selon la télévision d’Etat birmane, 6359 prisonniers “âgés, malades, handicapés ou qui ont purgé leur peine avec bonne conduite”.

Mesure demandée depuis longtemps

La mesure était réclamée publiquement par la Commission nationale des droits de l’Homme, et exigée depuis longtemps par la communauté internationale et l’opposition intérieure. Les chancelleries occidentales estiment à plus de 2000 le nombre actuel de prisonniers politiques, opposants, journalistes, avocats et artistes.

Les amnisties générales de prisonniers sont assez courantes en Birmanie. En mai, 14’000 prisonniers ont été libérés, parmi lesquels seulement 47 détenus politiques, ce qui a été dénoncé par les militants des droits humains comme un geste purement symbolique.

Les Etats-Unis, l’Europe et l’Australie posent comme préalable à la levée de leurs sanctions contre l’Etat birman, la libération au total de 2100 détenus politiques. Ces sanctions sont en place maintenant depuis la fin des années 1990.

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