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Boko Haram: crise humanitaire majeure, affirme le CICR

(Keystone-ATS) Toute la région du lac Tchad traverse une crise humanitaire majeure, a affirmé mardi le CICR. Plus d’un million de personnes ont été déplacées par les attaques du groupe islamiste Boko Haram.

La violence qui sévit au Nigeria a débordé dans les pays voisins, le Tchad, le Niger et le Cameroun, où les besoins ne cessent d’augmenter. “C’est une crise humanitaire majeure”, a affirmé un porte-parole du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) à Genève, Jean-Yves Clémenzo.

Des centaines de milliers de personnes déplacées par la violence ont trouvé refuge dans des endroits tels que Maiduguri, Yola et Gombe, dans le nord-est du Nigeria. Certaines se sont installées dans des écoles, des bâtiments publics et des camps de déplacés. D’autres séjournent chez des proches et des familles d’accueil, qui vivent déjà dans des conditions extrêmement précaires.

Aide insuffisante

Karl Mattli, chef de la délégation du CICR au Nigeria, a indiqué que “nombre de personnes touchées dans le nord-est du Nigeria ont dû parcourir de longues distances pour se mettre en lieu sûr, et elles ont du mal à satisfaire leurs besoins essentiels”. L’aide apportée par les organisations humanitaires n’est pas suffisante.

Ceux qui sont arrivés à Maiduguri ces dernières semaines fuyaient, pour la plupart, Baga, théâtre de violents combats à quelque 220 km. “Ils n’avaient généralement pas de quoi acheter des vivres ou d’autres produits de base”, a expliqué Janet Angelei, spécialiste CICR de la sécurité économique en poste au Nigeria.

Diarrhée aiguë

Faute d’installations sanitaires et d’une capacité suffisante de stockage de l’eau dans les camps de Maiduguri, une diarrhée aiguë s’est propagée parmi la population. Le CICR a construit des latrines et amélioré l’accès à l’eau potable en augmentant la capacité de stockage de l’eau dans cinq camps.

D’innombrables familles ont été dispersées en raison du conflit, ayant dû fuir dans des directions différentes, et de nombreux enfants ont été séparés de leurs parents. Le nombre d’enfants qui attendent de retrouver leurs parents ne cesse d’augmenter.

Le CICR a soutenu les autorités pour remettre en état le centre de soins de santé primaires Mala Kachalla, à Maiduguri, et former son personnel. Plus de 100’000 patients bénéficient désormais de meilleurs soins de santé.

Le CICR a aussi fait don de secours médicaux à divers hôpitaux de Potiskum, Damaturu et Maiduguri pour prendre en charge les personnes blessées ces derniers mois lors des combats et des explosions de bombes dans la région.

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