Bolivie: une grève générale en soutien aux Indiens réprimés
Des milliers de personnes ont observé une grève générale et manifesté mercredi en Bolivie pour protester contre la répression violente dont ont été victimes dimanche les Indiens d'Amazonie. Le président socialiste Evo Morales a demandé pardon pour ces violences policières.
"Qu'ils me pardonnent. Le président n'a pas donné l'instruction" de réprimer, a affirmé le chef de l'Etat qui a souhaité renouer le dialogue avec les Indiens de la région, dans des déclarations à la presse. M. Morales a considéré que les manifestations étaient pour lui "un avertissement du peuple bolivien".
A La Paz, plusieurs milliers de personnes ont marché de la cité-dortoir d'El Alto vers le coeur de la capitale, quelques kilomètres en contrebas. Largement pacifique, hormis un bref face-à-face avec la police aux abords de la présidence, le cortège a paralysé la circulation, a constaté un correspondant de l'AFP.
Cours suspendus
"Tipnis, la Bolivie te défend!", "Evo fasciste", "Evo laquais des entreprises brésiliennes" (maîtres d'oeuvre de la route), clamaient slogans et banderoles à La Paz, au milieu des explosions de bâtons de dynamite, qui rythment traditionnellement les manifestations syndicales en Bolivie.
L'impact de la grève était palpable surtout dans les services de santé et les écoles publiques, où les cours ont été suspendus par les enseignants grévistes. Des manifestations ont aussi eu lieu à Santa Cruz (est), Cochabamba (centre), Potosi et Oruro (sud), notamment.
Règlement définitif exigé
Pour la COB, il s'agissait de protester contre la dispersion brutale dimanche par la police d'un millier de marcheurs amazoniens opposés à un projet de route de 300 km. La route doit traverser le Tipnis, réserve écologique et territoire ancestral de 50'000 indiens.
Le gouvernement a jugé que la grève, convoquée dès vendredi, n'avait plus lieu d'être après l'annonce lundi par M. Morales de la suspension du projet de route controversée, le temps d'une consultation populaire. Mais la COB a réclamé un règlement définitif du problème, non une suspension.