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Burkhalter veut associer davantage les femmes à la paix mondiale

(Keystone-ATS) Le conseiller fédéral Didier Burkhalter a plaidé mercredi en faveur d’une plus grande participation des femmes à la paix mondiale. Il a dénoncé les violences sexuelles commises par l’Etat islamique et Boko Haram.

Le chef du Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) a ouvert une conférence internationale destinée à faire le bilan des 15 ans de l’adoption de la résolution 1325 du Conseil de sécurité de l’ONU sur les femmes, la paix et la sécurité. Des progrès ont été faits, mais des lacunes majeures demeurent, a-t-il souligné.

M. Burkhalter a exprimé la nécessité de redoubler d’efforts. L’insécurité et les violations graves des droits des femmes sont des problèmes très préoccupants dans de nombreux conflits, a-t-il déploré.

“Informations horribles”

Le conseiller fédéral a cité en particulier “les informations horribles sur des violences sexuelles, des enlèvements et l’esclavage sexuel de filles et de femmes en Syrie, en Irak” par le groupe Etat islamique et “des atrocités similaires commises par Boko Haram au Nigeria”.

Il a aussi mentionné les cas d’abus sexuels commis par des soldats des forces de maintien de la paix de l’ONU, en appelant à “la tolérance zéro”.

L’inclusion des femmes dans les processus de paix et de transition, souhaitée par la résolution 1325, demeure largement insuffisante à l’échelle globale. Seulement 50 pays ont adopté des plans nationaux, dont la Suisse, l’un des premiers pays à l’avoir fait en 2007.

Préoccupations sous le tapis

Des recherches menées par l’Institut des Hautes études internationales et du développement (IHEID) ont montré qu’une forte participation des femmes dans les processus de paix renforce la qualité et la durabilité des accords de paix, a indiqué le chef de la diplomatie helvétique.

“Nous savons par notre expérience que les préoccupations des femmes risquent constamment d’être mises sous le tapis”, a regretté Didier Burkhalter. Il a proposé la création d’un groupe de femmes dirigeantes prêtes à s’engager le moment venu. Les femmes doivent être intégrées dans toutes les activités de formation et de médiation au niveau diplomatique.

Il a cité en exemple l’initiative des femmes syriennes, soutenue par la Suisse, lors de la conférence Genève 2 l’an dernier. Il a affirmé que si la Suisse a eu d’excellentes médiatrices, comme Heidi Tagliavini, il faut qu’elle élargisse le recrutement de femmes. La participation des femmes sera une priorité lors de l’élargissement des capacités de médiation du DFAE, a-t-il promis.

Soutien au Fonds contre la violence

Lors de sa visite à Genève, le conseiller fédéral a signé un accord avec le Fonds mondial pour l’engagement de la communauté et la résilience (GCERF). La Suisse va débourser quatre millions pour les quatre premières années du Fonds.

Le chef du DFAE a souhaité qu’un lien soit établi entre la protection des femmes et le Fonds, créé il y a un an. Le GERF est “le premier effort global pour soutenir des initiatives locales visant à prévenir l’extrémisme violent”, a-t-il dit.

Il y a quinze ans, le Conseil de sécurité de l’ONU donnait un signal fort en faveur de la participation des femmes aux processus de paix en adoptant la résolution 1325. La réunion de Genève constitue une contribution à l’évaluation de la mise en œuvre mondiale de la résolution qui aura lieu au siège de l’ONU à New York en octobre.

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