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Cabinets médicaux: critiques sur la réintroduction du moratoire

(Keystone-ATS) Les critiques fusent contre la réintroduction du moratoire sur l’ouverture de cabinets médicaux par des spécialistes. Les médecins avant tout, mais aussi les assureurs ou les cantons trouvent tous de bonnes raisons d’être contre, et rares sont les propositions alternatives.

A défaut d’autres solutions, le projet du Conseil fédéral, dont la brève procédure de consultation prend fin lundi, pourrait bien être introduit dès avril, soit 16 mois après la levée du précédent moratoire qui avait duré 10 ans. Il a en effet de bonnes chances de passer le cap du Parlement à la session de printemps.

Le centre-droit et la gauche sont prêts à relancer cette mesure dès lors qu’elle reste provisoire et que le peuple n’a pas voulu des réseaux de soins. Selon eux, c’est la seule solution à court terme pour lutter contre l’afflux de demandes d’ouverture de cabinets médicaux. Il y en a eu 1500 jusqu’à fin septembre en Suisse, soit 600 de plus que pour toute l’année 2011.

Culture du fonctionnaire

Seuls l’UDC et le PLR expriment leur opposition de principe à cette entorse à la liberté économique et professionnelle. Ce moratoire introduit une sorte de garantie de l’acquis pour les vieux médecins, il exclut du système les plus jeunes et crée chez les médecins une “culture du fonctionnaire”, critique ainsi le PLR.

Tous deux rejoignent santésuisse pour qui la liberté de contracter, soit la fin du libre choix du médecin par les patients, est la seule voie possible pour lutter contre la multiplication des demandes d’ouverture de cabinets. Pour la faîtière des assureurs maladie, le moratoire donne de trop grandes compétences aux cantons, créant un danger d’arbitraire dans l’octroi des autorisations d’installation à de nouveaux médecins.

Quant aux médecins – FMH et médecins de famille confondus -, ils montent aussi aux barricades. La FMH regrette que le Conseil fédéral n’ait pas voulu opter pour une solution différenciée. Le moratoire ne serait alors introduit que dans les régions où il existe véritablement des problèmes, ou dans celles où on en attend.

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