Campagne contre la spéculation sur les denrées alimentaires

(Keystone-ATS) La campagne pour l’initiative “Pas de spéculation sur les denrées alimentaires” a été lancée lundi à Berne. Soumis au vote le 28 février, le texte exige que Berne légifère pour interdire la spéculation sur les matières premières agricoles et les denrées alimentaires.

Chaque seconde, une personne meurt des conséquences de la malnutrition, d’après “l’alliance contre la spéculation sur les denrées alimentaires”. Or la faim “est créée par les marchés financiers“, a souligné Pascale Bruderer Wyss (CE/AG) devant les médias. Si le texte est accepté, les institutions financières ayant leur siège ou une succursale en Suisse ne seront plus autorisées à spéculer sur les prix des dérivés agricoles.

Pointant du doigt l’extrême volatilité des prix causée par la spéculation, l’alliance considère qu’un certain nombre de fonds d’investissements étrangers et de traders opérant en Suisse sont les acteurs d’un “marché détestable”.

“Le vrai problème de la spéculation sur les produits alimentaires est que le prix n’est plus déterminé par l’offre et la demande, mais est faussé par des facteurs extérieurs au marché”, a rappelé Marc Jost, président du groupe parlementaire PEV au Grand conseil bernois et directeur d’Interaction.

Si les conséquences se font sentir sur l’agriculture dans le monde entier, l’impact est également considérable en Suisse: selon le comité d’initiative, la spéculation a fait perdre à l’agriculture suisse 100 millions de francs en 2010.

L’alliance contre la spéculation sur les denrées alimentaires regroupe des organisations humanitaires, des associations d’agriculteurs, des organisations religieuses et des partis politiques. L’initiative lancée par la Jeunesse socialiste suisse a recueilli 140’000 signatures.