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Cannes: “Ma Vie de courgette”: une ode au bonheur en pâte à modeler

Courgette est au contraire un vaillant petit garçon élevé par sa mère alcoolique qui lui a donné un jour ce drôle de surnom, auquel il est très attaché. KEYSTONE/GAETAN BALLY sda-ats

(Keystone-ATS) Film d’animation franco-suisse avec des personnages en volume, “Ma Vie de courgette”, conte délicat sur la tolérance à travers la quête de bonheur d’un petit garçon défavorisé, a ému la Croisette dimanche.

Présenté à la Quinzaine des Réalisateurs, ce film, inspiré du roman de Gilles Paris “Autobiographie d’une Courgette” (Plon), a été réalisé par Claude Barras.Claude Barras.clau Celui-ci signe ainsi son premier long métrage scénarisé par la cinéaste Céline Sciamma (“Naissance des pieuvres”, “Tomboy”, “Bande de filles”).

Un beau jour, l’enfant tue accidentellement sa mère, et se retrouve placé en foyer. Sa nouvelle vie apparemment encore plus difficile qu’avant, se transforme en parcours initiatique à la découverte du partage, de la camaraderie, de l’empathie mais aussi du sentiment amoureux.

Film pour tous

“Ce film s’adresse à tous, mais il a été pensé aussi pour les enfants avant tout, en faisant confiance à l’intelligence des spectateurs, enfants ou adultes”, a dit Céline Sciamma qui espère que “Ma Vie de courgette” sera diffusé dans les écoles.

Réalisé entièrement avec des marionnettes et des décors en pâte à modeler, associant techniques artisanales et technologie dernier cri, le film a nécessité dix-huit mois de tournage, à raison de trois secondes d’images par jour. Il a mobilisé une centaine de spécialistes français de l’animation réunis par le studio français BlueSpirit.

Célébration de la résilience

A l’écran, “Ma Vie de courgette” offre 1h06 de récit émouvant et souvent drôle au style charmant, célébrant sans pathos la résilience, avec des personnages très attachants, enfants et adultes.

“J’ai été approchée pendant un festival de Cannes. Les producteurs de ‘Ma Vie de courgette'” avaient vu mon film ‘Tomboy’. Ils ont compris mon intérêt pour l’enfance en général. L’opportunité d’écrire pour un film d’animation aussi singulier que celui-là ne m’a pas fait hésiter”, confie Céline Sciamma.

“‘Ma Vie de courgette’ est un film assez classique dans la dynamique de la cruauté du conte, mais aussi extrêmement contemporain, comme une chronique réaliste du présent pas toujours rose. C’est l’histoire d’un petit orphelin qui apprend qu’on peut être aimé dans les familles que l’on s’invente ou que l’on choisit”, ajoute la scénariste.

Pour le réalisateur qui a travaillé près de dix ans sur ce projet, le film est “un hommage avant tout à tous les enfants maltraités qui survivent tant bien que mal à leurs blessures”.

“Courgette se croit seul au monde. C’est sans compter sur les rencontres qu’il va faire dans sa nouvelle vie en foyer : avoir des copains sur qui compter, tomber amoureux et même être heureux”, ajoute-t-il. “C’est ce message simple et profond qui m’a semblé essentiel de transmettre”.

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision

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