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Cap sur le Brésil

(Keystone-ATS) Football – Réfractaire à toute esquisse d’autocritique, Ottmar Hitzfeld ne tient qu’un seul cap: celui qui doit mener la Suisse à la Coupe du monde 2014 au Brésil.
Le match désormais sans enjeu de mardi au Parc St-Jacques contre le Monténégro “lancera” cette campagne, la troisième qu’il mènera à la tête de l’équipe de Suisse. “Mais ce match nous offre en premier lieu une chance de nous réhabiliter après la défaite de vendredi au Pays de Galles, lâche Ottmar Hitzfeld. Nous ne devons pas décevoir notre public”. Un public qui devrait répondre présent dans la mesure où 26’300 billets ont été écoulés.
“Le temps nous est compté, poursuit Ottmar Hitzfeld. Nous avons onze mois devant nous pour progresser. Ne jouer que des matches amicaux n’est pas un problème à mes yeux. Les joueurs ne doivent faire aucune différence entre un match qui compte et une rencontre amicale. Une fois encore, j’exigerai une concentration extrême”.
Le sélectionneur devrait aligner pratiquement la même équipe que vendredi à Swansea. Pleinement rétabli, Johan Djourou sera titularisé en défense. Comme au Pays de Galles, Ricardo Rodriguez relayera Ziegler. Ottmar Hitzfeld sera peut-être tenter de miser à nouveau sur Admir Mehmedi en ligne médiane.
Hitzfeld voit, en effet, davantage le Zurichois dans un rôle de 9,5 que dans celui tenu par Eren Derdiyok à la pointe de l’attaque. Malgré une certaine forme de nonchalence dans son comportement, le joueur du Bayer Leverkusen demeure incontournable. “Derrière lui, il y a Ben Khalifa, qui a déjà joué avec nous, Gavranovic qui est un joueur très intéressant et Seferovic qui possède vraiment l’instinct du buteur, lâche toutefois Ottmar Hitzfeld. J’espère que l’un de ces joueurs “explose” dans son club ces prochains mois”. Pour aiguiser une concurrence qui n’est plus de mise depuis la retraite d’Alex Frei et de Marco Streller. “La Suisse est un pays qui ne possède pas un très grand réservoir, convient Ottmar Hitzfeld. En une année, nous avons perdu 6 ou 7 cadres. Il est évident que Frei et Streller ont laissé un vide”.
Mais le grand regret pour Ottmar Hitzfeld réside sans doute dans la fragilité de Philippe Senderos. Absent l’an dernier contre l’Angleterre et au Montenegro, le Genevois a dû renoncer à la dernière minute au Pays de Galles. “J’ai dû opérer trop de changements en défense, regrette le sélectionneur. Nous n’avons pas pu vraiment travailler les automatismes. J’espère que nous gagnerons en stabilité à l’avenir”.
Ottmar Hitzfeld a, enfin, tenu à rendre hommage au Monténégro, le barragiste que l’on n’attendait sans doute pas dans ce groupe G. “Je tire mon chapeau au Monténégro, lance-t-il. C’est une nouvelle nation qui adore le sport et qui a “faim”. Elle a connu une réussite extrême lors du début de cette campagne en gagnant ses trois premiers matches 1-0. Son parcours a valeur d’exemple. Il démontre que les petites nations peuvent vraiment inquiéter les ténors”.
Un discours partagé par Johan Djourou à l’heure d’évoquer les adversaires de la Suisse sur la route du Brésil. “Notre groupe ne sera pas aussi faible qu’on le dit. Il faudra gagner en Albanie, en Norvège ou en Slovénie, souligne le Genevois. L’équipe de Suisse a un très grand potentiel, c’est vrai. Mais elle en phase de reconstruction. Elle a besoin aujourd’hui de travailler avec les mêmes joueurs et d’évoluer dans un même système. C’est la clé du succès en foot !”

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