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Cent millions de pauvres en plus sans action sur le climat

(Keystone-ATS) La Banque mondiale a appelé dimanche le monde à agir pour limiter l’impact du réchauffement climatique. Sans une telle action, la planète comptera cent millions de personnes supplémentaires vivant dans l’extrême pauvreté d’ici à 2030.

L’avertissement accentue la pression sur les dirigeants qui se réunissent début décembre à Paris, avec l’objectif de conclure un accord international limitant les gaz à effet de serre. Il intervient aussi quelques jours après un rapport alarmiste de l’ONU assurant que les promesses de réduction des gaz à effet de serre sont, en l’état, insuffisantes pour contenir le réchauffement à +2°C.

“Sans (un) développement ‘climato-intelligent’, le changement climatique pourrait faire basculer plus de 100 millions de personnes dans la pauvreté à l’horizon 2030”, indique la Banque mondiale dans son rapport.

Impact sur l’Afrique et l’Asie du Sud

L’impact serait particulièrement fort en Afrique où le changement climatique pourrait entraîner une flambée des prix alimentaires pouvant atteindre 12% en 2030. Ce serait “un coup très dur pour une région où la consommation alimentaire des ménages les plus pauvres représente plus de 60 % leurs dépenses”, souligne l’institution.

L’Asie du Sud serait elle aussi en première ligne. En Inde, les chocs agricoles et la prolifération plus rapide des maladies résultant des dérèglements climatiques pourraient faire basculer 45 millions de personnes sous le seuil de l’extrême pauvreté (moins de 1,90 dollar par jour).

Maladies

L’impact sur le globe serait également sanitaire. Un réchauffement planétaire de 2 à 3°C par rapport à l’ère pré-industrielle – supérieur à l’objectif de +2°C de la communauté internationale – pourrait augmenter de 5% le nombre d’habitants exposés au paludisme, soit une hausse de 150 millions de personnes, selon la Banque mondiale.

L’incidence des maladies diarrhéiques menacerait également de grimper de 10% dans les quinze prochaines années, indique le rapport de l’institution, qui appelle à mettre en oeuvre un développement “soucieux du climat, rapide et solidaire”.

“A plus long terme, seule une action internationale immédiate et soutenue visant à réduire les émissions mondiales de gaz à effet de serre permettra de préserver des millions de personnes de la pauvreté”, affirme ainsi la Banque mondiale, appelant les pays riches à aider ceux du Sud à financer des mesures atténuant l’impact du réchauffement climatique.

La conférence internationale de Paris (COP21), qui débute le 30 novembre, pourrait déboucher sur un accord international limitant les gaz à effet de serre.

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