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Centenaire de la naissance de la romancière Corinna Bille

(Keystone-ATS) La romancière S. Corinna Bille aurait eu 100 ans mardi 29 août. Décédée en 1979 à l’âge de 67 ans, elle a laissé une oeuvre qui a trouvé plus d’écho au niveau national après sa mort. Traduite en allemand ces dernières années, elle fait désormais partie des écrivains majeurs de Suisse.

“Elle écrivait inlassablement”, a dit une fois l’écrivain Maurice Chappaz en parlant de sa femme Corinna. Aux repas elle avait toujours un bloc-note à proximité de l’assiette. Et souvent le soir elle s’endormait un crayon à la main. Et au réveil, elle noircissait de nombreux carnets avec le détail de ses rêves.

Née à Lausanne le 29 août 1912, Stéphanie Bille choisit Corinna comme nom de plume, en hommage au village d’origine de sa mère, Corin (VS). Toute sa jeunesse a baigné dans un cadre artistique entre un père peintre et une mère lectrice passionnée.

La maison familiale a vu défiler des grands noms de la littérature. Ramuz, Rilke y étaient invités. Enfant déjà, Corinna écrivait des poèmes. Après l’obtention de son diplôme de commerce à Sierre (VS), elle suit des cours de littérature à Zurich. A l’âge de 20 ans, elle officie comme “script-girl” pour le film de Dimitri Kirsanoff, “Rapt”, tiré d’un livre de Ramuz.

Premier roman en 1944

Sur le tournage, elle fait connaissance de l’acteur Vital Geymond qu’elle épouse. Le couple s’établit à Paris. Elle quitte son mari en 1936 pour s’installer en Valais. Atteinte d’une pleurésie, elle doit passer de longue périodes alitée. Elle se met alors à consigner ses rêves sur papier. Son premier livre, un recueil de poèmes intitulé “Printemps” paraît en 1939.

Elle fréquente alors un groupe de jeunes un peu bohèmes attirés par la vie au naturel dans les forêts et les montagne. Elle y fait la connaissance de Maurice Chappaz dont elle aura trois enfants et qu’elle épousera en 1947 après l’annulation de son premier mariage.

En 1944, année de la naissance de son premier enfant, paraît aussi son premier roman “Théoda”. Elle y raconte un crime du point de vue d’un enfant. L’originalité de l’oeuvre, l’observation des coutumes villageoises retiennent l’attention de la critique.

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