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Chasse à l’homme en Cisjordanie après le meurtre de colons

(Keystone-ATS) L’armée et le renseignement israéliens menaient une chasse à l’homme vendredi en Cisjordanie pour retrouver les meurtriers d’un couple de colons tués sous les yeux de leurs enfants. Pendant ce temps, la droite se déchaînait contre le président palestinien Abbas.

“Les recherches sont intensives”, a indiqué un porte-parole de l’armée. Elles impliquent des centaines de soldats sur le terrain, mais aussi un gros effort de renseignement, a-t-il dit.

Sur la route menant vers les lieux de l’attentat, survenu jeudi soir entre les colonies d’Itamar et Eilon Moré à l’est de Naplouse, de nombreux soldats filtraient les voitures de passage, a constaté un journaliste de l’AFP. “Nous allons les traquer jusqu’à ce que nous mettions la main sur eux et sur ceux qui les ont envoyés”, a promis le ministre de la Défense Moshé Yaalon.

Eitam et Naama Henkin, âgés d’une trentaine d’années et habitants de la colonie de Neriah, plus au sud en Cisjordanie occupée, “ont été massacrés sous les yeux de leurs quatre enfants” alors qu’ils circulaient de nuit, a indiqué un autre porte-parole de l’armée. Les secours ont évacué les enfants, âgés de 4 mois à 9 ans, traumatisés mais indemnes.

Décès constaté sur place

“C’était une vision très pénible”, rapportait dans la presse Boaz Malka, un secouriste. “Il y avait une voiture au milieu de la route et, à côté, un homme d’une trentaine d’années avec des blessures au torse, et, dans la voiture, une femme avec de graves blessures au torse. Ils ne montraient aucun signe de vie et malheureusement il a fallu les déclarer morts sur place”.

Les circonstances de l’attaque restent floues. Le quotidien Maariv écrivait que des hommes à bord d’un véhicule palestinien avaient ralenti à un carrefour à hauteur de la voiture des Henkin. Ils l’avaient criblés de balles à l’arme automatique, avant de prendre la fuite.

Dans un communiqué dont l’authenticité ne pouvait être vérifiée, un groupe se présentant comme affilié au Fatah, le parti de M. Abbas, a revendiqué l’attaque sur internet. Le mouvement islamiste palestinien Hamas a salué l’opération, une “réponse aux crimes sionistes”. Le département d’Etat américain l’a condamnée fortement et lancé un appel au calme.

Protestations contre Abbas

Vendredi, la droite israélienne a laissé déborder sa colère contre le président palestinien. Ce sont les “incitations à la haine débridées de la part des Palestiniens qui conduisent à de tels actes de terrorisme”, s’est indigné le Premier ministre Benjamin Netanyahu.

Il n’a pas nommé M. Abbas mais la ministre de la Culture Miri Regev ne s’en est pas privée: “Chaque parole que prononce Abou Mazen est un encouragement au meurtre de juifs”, a-t-elle dit en employant le surnom de M. Abbas.

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