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Chemins de fer: les bus ne remplaceront pas forcément les trains

(Keystone-ATS) La proposition de l’Office fédéral des transports (OFT) de remplacer certaines lignes de trains par des bus passe mal auprès des principaux acteurs concernés. Les cantons estiment déjà tenir compte des coûts et recourir aux bus si nécessaire. L’Union des transports publics dénonce “un exercice alibi”.

L’OFT a effectué une audition sur la “réforme des chemins de fer 2”. Le délai a été prolongé jusqu’au 30 novembre, mais les directeurs cantonaux des transports publics ont pris position vendredi.

La réforme comprend entre autres l’adaptation du réseau ferré suisse aux normes européennes, mais c’est un autre point qui fait du bruit: l’option “transfert du rail au bus” datant de 2010, soit l’examen des lignes ferroviaires régionales peu rentables pour les remplacer le cas échéant par des bus.

Le projet d’ordonnance propose d’examiner les alternatives économiques des lignes n’atteignant pas une couverture des coûts d’au moins 50%. Environ 175 des 300 lignes ferroviaires régionales sont concernées. L’OFT précise qu’il n’exigera aucune suppression.

La Conférence des directeurs cantonaux des transports publics (CTP) rejette catégoriquement l’idée: les cantons prennent déjà en considération les aspects d’économie publique pour le calcul des coûts, soulignent-ils dans une prise de position. La définition de critères uniformisés ne doit pas se traduire par un transfert massif du rail au bus contre la volonté des cantons.

“Hasardeux”

Pour la CTP, il est “hasardeux” de tirer des conclusions générales en matière d’économies des coûts et de gains d’efficience censés résulter du transfert du rail au bus. Dans de nombreux cas, les cantons optent d’ailleurs déjà pour une exploitation par bus, notamment aux heures creuses, souligne la CTP.

Les cantons ne sont pas opposés aux contrôles, mais ils rejettent une directive fédérale qui ne ferait qu’engendrer une surcharge de travail.

Pour l’Union des transports publics (UTP), les examens proposés sont “un exercice alibi” et “tout simplement inutiles”, explique son directeur Ueli Stückelberger.

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