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Chine: l’épouse d’un ex-dirigeant jugée pour meurtre au cyanure

(Keystone-ATS) Quatre responsables policiers accusés d’avoir aidé Gu Kailai, l’épouse de l’ex-dirigeant chinois Bo Xilai, ont été inculpés et vont être traduits en justice, a rapporté l’agence Chine nouvelle. Gu Kailai a admis jeudi le meurtre d’un Britannique.

Les quatre chefs policiers sont soupçonnés d’avoir usé de leur influence pour protéger Mme Gu et lui éviter des poursuites pour assassinat, dans la mégapole de Chongqing, alors dirigée par son mari. Ils comparaîtront vendredi 10 août au tribunal de Hefei (est), a précisé l’agence officielle.

Gu Kailai n’a pas soulevé d’objections à l’accusation d’homicide volontaire dont elle fait l’objet, a annoncé un responsable du tribunal de Hefei. Le verdict est attendu “ultérieurement”.

Elle est soupçonnée d’avoir empoisonné l’homme d’affaires britannique Neil Heywood, dont le corps a semble-t-il été retrouvé dans un hôtel de Chongqing en novembre. Cet homme discret avait aidé le fils de Bo Xilai et de Gu Kailai, Bo Guagua, à suivre des études supérieures dans de prestigieux établissements britanniques.

Campagne contre son époux

De nombreux Chinois considèrent le procès pour meurtre de l’énigmatique Gu Kailai comme faisant partie d’une campagne contre son ambitieux époux, Bo Xilai.

Membre du bureau politique du Parti communiste chinois (PCC), Bo Xilai était considéré comme susceptible d’accéder au saint des saints du PCC, au comité permanent du bureau politique, lors de la transition politique en cours. Deux diplomates britanniques ont été dépêchés au procès en raison de la nationalité de la victime.

Peine de mort encourue

L’accusée, qui est elle-même avocate, n’a pas eu le droit de recourir à l’avocat de sa famille. Son procès est le plus sensible politiquement depuis celui de la Bande des Quatre il y a plus de 30 ans, jugée pour crimes pendant la Révolution culturelle (1966-1976).

Gu Kailai et son domestique Zhang Xiaojun encourent la peine de mort s’ils sont reconnus coupables dans cette affaire sur laquelle très peu d’informations ont filtré.

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