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Chine: les députés dans une bulle anti-coronavirus

Les parlementaires chinois doivent porter le masque KEYSTONE/AP/Ng Han Guan sda-ats

(Keystone-ATS) La session annuelle du Parlement chinois ne laisse jamais rien au hasard. Mais cette année, la menace du coronavirus place les 3000 députés de l’Assemblée nationale populaire (ANP) sous une bulle encore plus sécurisée que d’habitude.

Les drapeaux rouges sont toujours là, ainsi que l’étoile géante accrochée au plafond du Palais du peuple, le siège du Parlement chinois qui donne sur la place Tiananmen à Pékin. Mais les députés assis dans l’immense salle doivent cette année arborer un masque pour écouter religieusement l’allocution rituelle du Premier ministre, Li Keqiang, à l’ouverture de la session.

M. Li ainsi que le président Xi Jinping et les autres caciques du régime, assis face aux députés, sont dispensés de port du bâillon. Si le chef du gouvernement a salué “la réussite majeure” de la Chine dans sa lutte contre le Covid-19, la session 2020 de l’ANP n’en a pas moins été perturbée par l’épidémie, apparue fin 2019 dans le centre du pays avant de se répandre dans le monde entier.

Le régime communiste a dû se résoudre à reporter la session de deux mois et demi, pour la première fois depuis des décennies. Et la grand-messe ne durera cette année que sept jours, jusqu’au 28 mai, au lieu des deux semaines habituelles.

L’objectif est cependant atteint: montrer que la Chine a retrouvé un fonctionnement politique presque normal, par comparaison avec des pays occidentaux qui peinent à éradiquer le coronavirus.

Multiples tests

Afin d’éviter tout risque de contagion parmi les dirigeants du pays, les délégués des provinces ont observé une procédure très stricte avant de monter à Pékin. Ils ont dû produire un certificat médical, subir un test de dépistage du Covid-19 et rester à l’isolement pendant une durée indéterminée.

A leur arrivée dans la capitale, certains ont dû se soumettre à de nouveaux prélèvements, avant de descendre dans des hôtels réservés pour eux, tout en gardant leurs distances. “Chaque personne mange à une table séparée des autres”, a rapporté le quotidien de langue anglaise Global Times.

Diplomates et journalistes conviés à suivre la session doivent se soumettre à des précautions similaires: subir un test de dépistage et attendre le résultat pendant plusieurs heures dans une chambre d’hôtel dont il est défendu de sortir. Seul un petit nombre de correspondants est autorisé à suivre l’évènement sur place, les autres devant se contenter d’une retransmission en ligne ou à la télévision.

Les conférences de presse organisées en marge de la session sont également virtuelles pour la plupart des reporters accrédités à Pékin. Au Palais du peuple, délégués, responsables et journalistes sont encore plus soigneusement séparés qu’à l’habitude, afin d’éviter tout risque de contamination.

Quant à la place Tiananmen, traversée chaque année par les députés dont certains revêtent le costume traditionnel de leur ethnie, elle reste cette année déserte: les délégués sont déposés en autocar à la porte du palais afin de réduire les contacts au minimum.

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