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CHUV: les câlins, un bienfait pour les prématurés

Un filet électro-encéphalographique souple a été utilisé pour mesurer les réponses cérébrales des bébés à la stimulation d'un souffle d'air. Nationwide Children's Hospital sda-ats

(Keystone-ATS) Les câlins favorisent le fonctionnement du cerveau des prématurés. Une étude à laquelle le CHUV a collaboré montre l’importance de la qualité des expériences tactiles reçues en unité néonatale de soins intensifs.

La manière dont les expériences tactiles au tout début de vie influent sur le développement du cerveau des prématurés est encore mal connue. Jusqu’ici, on se basait surtout sur les réponses enregistrées chez des enfants plus âgés, explique jeudi le CHUV dans un communiqué.

Une équipe internationale, dirigée par Nathalie Maitre, professeur de pédiatrie à Nationwide Children’s Hospital, aux Etats-Unis, a utilisé des techniques de pointe en électro-encéphalographie pour observer l’activité du cerveau des bébés afin de savoir ce qu’ils ressentaient réellement lors d’un toucher léger. Le résultat de ces recherches est publié jeudi dans la revue Current Biology.

Filet souple sur la tête

Les spécialistes ne se sont pas fiés aux expressions du visage du nourrisson. Ils ont utilisé un filet électro-encéphalographique souple pour mesurer les réponses cérébrales des bébés à la stimulation d’un souffle d’air. Des mesures effectuées aussi bien sur des enfants nés à terme, que sur des prématurés.

Les résultats montrent que plus les prématurés ont des expériences sensorielles douces pendant leur séjour en unité néonatale, plus leurs réponses neurales au toucher se rapprocheront de celles des enfants nés à terme. Il est ainsi essentiel que les prématurés reçoivent de leurs parents des stimulations réconfortantes, comme le contact peau à peau, affirme le communiqué.

Chaque minute compte

Les parents peuvent être certains que chaque minute où ils tiennent leur bébé dans les bras a son importance, car elle favorise la croissance du cerveau et du corps du bébé, ajoutent les chercheurs. Si les parents ne sont pas disponibles, les hôpitaux pourraient prévoir des physio ou des ergothérapeutes, conseille l’étude.

La recherche montre aussi qu’il est essentiel de réduire au minimum les interventions douloureuses auxquelles les bébés sont soumis durant leur séjour à l’hôpital. Administrer des antidouleurs ou du sucrose n’est pas une façon fiable de pallier les dommages causés par la douleur au cerveau du nouveau-né, selon le communiqué.

Les scientifiques étudient actuellement de nouvelles techniques destinées à produire un contact doux et positif en unité néonatale de soins intensifs. Ils espèrent ainsi déterminer comment la réponse neurale du bébé est modifiée par le son d’une voix caressante, comme peut l’être celle d’un parent.

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