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Climat: le mouvement lancé par les jeunes veut élargir sa base

Il faut que l'ensemble de la population se mobilise pour espérer atteindre l'objectif d'une neutralité carbone d'ici 2030, souligne "Strike for Future" (grève pour l'avenir). Les élections législatives du week-end prochain en Suisse joueront un rôle décisif. KEYSTONE/ANTHONY ANEX sda-ats

(Keystone-ATS) “Strike for Future” souhaite élargir à d’autres couches de population le mouvement de protestation en faveur du climat lancé par les jeunes, et aux syndicats. Une grève nationale est prévue le printemps prochain, à l’image de celle des femmes le 14 juin 2019.

Il faut que l’ensemble de la population se mobilise pour espérer atteindre l’objectif d’une neutralité carbone d’ici 2030, souligne “Strike for Future” (grève pour l’avenir), qui organisait mardi une conférence de presse à Berne. Les élections législatives du 20 octobre prochain en Suisse joueront un rôle décisif.

Mais la lutte continuera après cette échéance électorale, avertit “Strike for Future”, né des “Fridays for Future” (Vendredis pour l’avenir) lancés par la jeune Suédoise Greta Thunberg. Le mouvement entend intensifier l’an prochain la pression sur la politique et l’économie, a indiqué Lena Bühler.

Il exige pour 2020 une réduction de 13% des émissions de CO2, ainsi que l’instauration d’une justice climatique. Les remèdes à la crise du climat ne doivent dans ce contexte pas reposer sur les épaules de ceux qui ont déjà peu de moyens, estime “Strike for Future”.

Coopérer avec les syndicats

Dans le but d’atteindre une mobilisation importante lors de la grève nationale pour le climat prévue le 15 mai prochain, “Strike for Future” souhaite collaborer plus intensément avec les syndicats. La crise climatique est inséparable des enjeux sociaux, ont estimé Jonas Kampus et Jelena Filipovic.

La coopération avec les syndicats n’a jusqu’ici été que régionale. Des discussions pour l’élargir au niveau national sont menées depuis mai dernier. Une demande officielle a aussi été adressée à l’Union syndicale suisse (USS) en vue d’une collaboration pour la grève de mai 2020. Le mouvement n’a pas encore reçu de réponse.

Salariés visés

Ce dernier ne craint pas d’être récupéré par les syndicats, a déclaré Jonas Kampus, interrogé à ce sujet. L’exemple de l’Allemagne montre combien une mobilisation menée de concert avec eux peut être couronnée de succès.

Les militants du climat soulignent toutefois qu’ils n’ont pas en premier lieu les syndicats dans leur viseur, mais bien les salariés. Ils entendent se rendre directement dans les entreprises pour les mobiliser.

Les revendications concrètes de la grève nationale prévue doivent être liées à des questions sociales. Elles doivent encore être élaborées de concert avec les syndicats, qui détiennent le savoir-faire, a expliqué Tiziano De Luca.

Demande à l’étude

L’USS a confirmé avoir reçu la demande de “Strike for Future”, qui est à l’étude. Les objectifs et demandes du mouvement suscitent une grande sympathie au sein du syndicat, a indiqué son porte-parole Matthias Preisser, interrogé par Keystone-ATS.

Les syndicats sont convaincus depuis longtemps de la nécessité d’une transformation écologico-sociale de la société, a-t-il ajouté. Leur axe essentiel reste toutefois centré sur les questions sociales. L’USS décidera au plus tôt le 15 novembre prochain, lors de son assemblée des délégués, d’une éventuelle participation à la grève du 15 mai.

Prenant exemple sur la grève des femmes du 14 juin dernier, “Strike for Future” estime nécessaire “une organisation autonome et décentralisée” pour celle prévue pour le climat.

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