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Coca-Cola durcit sa cure d’austérité en supprimant 1200 emplois

Coca-Cola est confronté depuis plusieurs trimestres à la désaffection des consommateurs (archives). KEYSTONE/AP/ELISE AMENDOLA sda-ats

(Keystone-ATS) Coca-Cola, en quête d’un nouveau souffle, a annoncé mardi la suppression de 1200 emplois supplémentaires au second semestre. Cette mesure intervient dans le cadre de nouvelles économies destinées à améliorer sa rentabilité.

Le producteur de Fanta et Sprite n’a pas donné de détails sur les régions qui vont être affectées par ces coupes, qui représentent 1% des 100’300 salariés de l’entreprise à travers le monde.

La chaîne d’approvisionnement et les dépenses marketing vont subir le gros de cette cure d’amaigrissement, s’est contenté de préciser le géant des boissons non-alcoolisées, qui multiplie les initiatives pour stopper la désaffection des consommateurs.

Le groupe d’Atlanta (sud-est) espère ainsi économiser 800 millions de dollars (786 millions de francs) de plus d’ici à 2019, ce qui porte le plan d’économies total à 3,8 milliards de dollars.

Accroître la part de marché

“Une structure d’entreprise moins lourde va nous permettre d’accroître notre part de marché (…) et la valeur pour nos actionnaires”, justifie James Quincey, qui doit prendre les rênes du groupe le 1er mai. C’est lui qui a annoncé ces suppressions d’emplois lors de la conférence téléphonique de présentation des résultats du premier trimestre aux analystes.

“Je suis confiant que (…) les actions que nous prenons aujourd’hui vont permettre d’accroître les marges et les bénéfices en 2018 et en 2019”, espère M. Quincey, qui reprend à son compte les grandes lignes de la stratégie de relance énoncée par son prédécesseur, Muktar Kent.

Le plan de restructuration engagé par M. Kent vise à céder la plupart des activités d’embouteillage d’ici à 2020 pour se recentrer sur la seule vente lucrative des sirops aux entreprises qui produisent, embouteillent et écoulent les boissons.

Déclin des ventes et des bénéfices

Ce virage stratégique n’a pour le moment ni arrêté le déclin des ventes ni dopé les bénéfices, qui ont plongé de 20,3% à 1,18 milliard de dollars au premier trimestre.

Le chiffre d’affaires a reculé, lui, de 11,3% à 9,12 milliards de dollars, soit le huitième trimestre consécutif de baisse, mais supérieur aux 8,89 milliards escomptés. Il a pâti de la cession des activités d’embouteillage, des effets de change défavorables et de deux jours en moins dans le calendrier comparé au premier trimestre 2016, a expliqué mardi Coca-Cola.

Hormis l’Amérique du Nord (+1% à 2,4 milliards de dollars), les ventes ont reculé dans toutes les autres régions. En Asie-Pacifique, elles ont diminué de 2% à 1,21 milliard de dollars, de 1% en Amérique latine à 926 millions et de 7% à 1,63 milliard dans la région Europe/Moyen-Orient/Afrique.

Moins de sodas consommés

Le déclin de la consommation des sodas, qui ont une responsabilité dans les maladies liées à la malbouffe selon l’OMS, se poursuit car leurs volumes de ventes ont encore reculé, de 1%. Le rejet est surtout prononcé pour la boisson “Coca Light” (diet en Amérique du Nord), dont l’édulcorant aspartame est contesté.

Outre les économies, Coca-Cola est en train de se diversifier pour donner la priorité aux thés et aux infusions, avec par exemple le lancement en France des marques Honest, boisson sucrée à base de plantes infusées, et Finley (jus de fruits) par exemple.

Le producteur de sodas veut aussi réduire de 10% le sucre dans ses recettes d’ici 2020 et met l’accent sur les emballages avec des canettes individuelles de 15 centilitres et bouteilles familiales limitées à 1 litre, ainsi qu’une bouteille en verre de 25 cl pour les cafés et restaurants.

En attendant que ces actions produisent leurs premiers résultats, Coca-Cola a essayé de gagner du temps mardi en relevant le bas de la fourchette de sa prévision de bénéfice pour 2017. La société s’attend désormais à une baisse de 1 à 3% de son bénéfice par action ajusté, référence en Amérique du Nord, contre de 1 à 4% auparavant.

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision

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