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Copa América: Gabriel Jesus, rêveur et revanchard, comme le Brésil

(Keystone-ATS) Humilié lors de “sa” Coupe du monde en 2014, guère meilleur lors des deux dernières éditions de la Copa América, le Brésil entend bien, dimanche en finale contre le Pérou (22h00), redorer son blason.

Et soulever le trophée une neuvième fois, la première depuis 2007.

Dans la Seleção, un joueur semble se trouver dans la même situation: Gabriel Jesus. Sa philosophie de vie, le buteur la tire d’un titre du groupe de rap brésilien Racionais MC’s: “J’ai toujours été un rêveur, c’est ce qui me maintient en vie”. Ces vers tatoués sur sa poitrine illustrent parfaitement sa Copa America avec le Brésil.

724 minutes. C’est le temps qu’il a passé sans marquer en compétition avec la Seleção, jusqu’au but contre l’Argentine qui a ouvert les portes de la finale de la Copa.

Ce sommet qui se profile, dimanche face au Pérou – en quête d’un troisième sacre après 1939 et 1975 – au mythique Maracana, ravive les souvenirs des Jeux olympiques de Rio 2016 et de la médaille d’or remportée aux côtés de Neymar, grand absent de cette Copa. “J’espère être champion à nouveau. Les JO, c’est une autre ambiance, mais notre parcours dans cette Copa est assez similaire. On s’était aussi fait siffler en début de compétition”, rappelle le joueur de Manchester City.

La Seleção a été conspuée lors de ses deux premières sorties, contre la Bolivie (3-0) et le Venezuela (0-0), mais c’est justement à partir du premier match de Jesus en tant que titulaire, contre le Pérou, qu’elle s’est réconciliée avec ses supporters.

Un an et demi d’attente

Et quoi de mieux pour rallumer la flamme dans le coeur des fans qu’un but face au grand rival argentin en demi-finale. Un but libérateur pour le pays hôte du tournoi et pour l’attaquant qui avait traversé tout le Mondial 2018 et les quatre premières rencontres de cette Copa sans faire trembler les filets. Il avait même raté un penalty en fin de match lors de la victoire 5-0 contre le Pérou, que les Brésiliens retrouveront donc en finale.

Son dernier but en compétition avant l’Argentine? Une éternité: il faut remonter au 10 octobre 2017, contre le Chili (3-0), lors de la dernière journée des qualifications pour le Mondial 2018. “Je suis content d’avoir marqué, j’ai tout fait pour, dès la première seconde du premier match de la Copa”, souffle, soulagé, le joueur de 22 ans, qui vient de vivre une saison mitigée avec les Citizens.

“Je suis attaquant, je veux marquer à tous les matches. Parfois, les choses n’arrivent pas toujours quand on le veut, mais il faut être persévérant. J’ai senti que j’allais marquer lors de ce match. Je l’ai visualisé dans mon esprit. J’étais très confiant et j’ai marqué sur une belle action collective”, confie-t-il encore.

Fin parfaite

Et comme il aime partager, le no 9 a offert un caviar à Firmino en deuxième période, après une chevauchée fantastique qui a mystifié trois défenseurs argentins. Seule ombre au tableau: l’attaquant a dû sortir à dix minutes de la fin en raison de douleurs à un genou, même s’il devrait pouvoir tenir sa place en finale contre le Pérou.

Ce serait une fin parfaite pour l’histoire de Gabriel Jesus dans cette Copa, commencée sur le banc, cédant à Firmino la place d’avant-centre titulaire occupée au Mondial.

Mais Tite s’est rendu compte au fil de la compétition que les deux attaquants pouvaient évoluer ensemble et a commencé à aligner Jesus sur l’aile droite, le poste de ses débuts avec Palmeiras.

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