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Coronavirus: les loyers des magasins vont plonger

Les économistes d'UBS s'attendent à une baisse des loyers des surfaces commerciales. Dans l'immédiat, la situation devrait rester plus ou moins stable dans le résidentiel et pour les surfaces de bureaux (archives). KEYSTONE/ALEXANDRA WEY sda-ats

(Keystone-ATS) La crise sanitaire causée par le nouveau coronavirus va exercer une forte pression sur le marché immobilier, selon UBS. Les économistes de la grande banque s’attendent à une baisse des loyers des surfaces commerciales.

Dans l’immédiat, la situation devrait rester plus ou moins stable dans le résidentiel et pour les surfaces de bureaux.

Le commerce de détail est très affecté par les restrictions imposées par le Conseil fédéral afin de ralentir la propagation de l’épidémie. Un milliard de francs de ventes de produits non alimentaires sont perdus chaque semaine en raison de la fermeture forcée des magasins, indique le numéro un bancaire mercredi. La restauration-hôtellerie figure également parmi les secteurs économiques lésés.

Ce contexte difficile frappe de plein fouet le marché immobilier. Certains propriétaires accordent des périodes d’exemption de loyer. Parallèlement, l’offre en surfaces commerciales risque d’être excédentaire. Dans ce segment, les loyers devraient ainsi baisser de 10 à 15% au cours des prochains mois en Suisse. Les pertes pour les propriétaires sont estimées par UBS à 1 milliard de francs.

Pour la grande banque, la crise sanitaire va accélérer le changement structurel dans le commerce de détail, favorisant encore davantage les achats en ligne. Si l’Etat n’intervient pas à grands frais, certaines enseignes n’auront pas d’autre alternative que de mettre la clé sous le paillasson.

Le télétravail pèse

En conséquence, de nombreux propriétaires vont transformer leurs surfaces commerciales en appartements ou en bureaux. Dans ces deux catégories, une légère baisse des loyers est attendue à court terme. Les restrictions de voyages et le ralentissement démographique vont tout de même affecter le résidentiel à plus long terme, avec un repli des loyers estimé par UBS à 5% maximum.

Du côté des surfaces de bureaux, la détérioration du marché de l’emploi et le recours au télétravail constituent les deux principales menaces. Les bureaux partagés seront tout particulièrement concernés. Le numéro un bancaire helvétique table sur une baisse des loyers de 3% à 5% au cours des douze prochains mois.

L’accès à la propriété va également connaître un sérieux coup de frein durant la crise sanitaire, selon les économistes d’UBS. Les personnes désireuses de vendre leur maison devront attendre au risque de céder leur bien à un prix moindre. Actuellement, la baisse peut atteindre 5%. Pour le luxe et les centres urbains très demandés, une chute allant jusqu’à 15% est attendue.

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