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Coupe du monde: la Suisse jouera les barrages

(Keystone-ATS) Il faudra passer par la case des barrages. La Suisse est restée très loin du compte à Lisbonne dans cette finalissima contre le Portugal qui pouvait lui offrir un billet direct pour la Russie.

Battue 2-0 par le Champion d’Europe sur un autogoal de Djourou (41e) et sur une réussite d’André Silva (57e), la sélection de Vladimir Petkovic ne remporte pas ce groupe B malgré ses neuf victoires lors des neuf rencontres qui ont précédé cette finalissima. Elle cède la première place au Portugal qui n’a même pas eu besoin d’un grand Cristiano Ronaldo pour survoler les débats dans cette finalissima classée avant l’heure de jeu. CR7 fut presque transparent dans cette rencontre qui l’a vu notamment négocier bien maladroitement un face-à-face avec Yann Sommer à la 79e minute.

Même s’il serait absurde de tout remettre en question sur ce seul match de Lisbonne, la Suisse a failli le soir où elle aurait pu être grande. L’unique regret réside dans cette incapacité à capitaliser le début de match extraordinaire de Granit Xhaka qui, à lui seul, ne fut pas loin d’assurer la maîtrise des débats à ses couleurs.

Au fil des minutes, le meneur d’Arsenal s’est éteint et la Suisse n’a plus vraiment “existé” dans cette rencontre. A Vladimir Petkovic de trouver les moyens de rebondir le mois prochain pour un barrage qui s’annonce, quel que soit l’adversaire, pour le moins “compliqué”.

On attendait une mise à mort brutale dès l’entame. On a eu droit, plutôt, à une sarabande dont la lenteur a peut-être été goûtée par… Madonna, l’icône de la “pop music” présente dans les tribunes d’un stade de la Luz volcanique. Les Portugais ont bien cherché à tisser leur toile pour asphyxier leurs adversaires. Ce choix fut le bon.

Après une première demi-heure paisible, marquée seulement par quelques délices de Bernardo Silva sur le flanc droit, les Suisses ont manqué d’air sur la fin de cette première mi-temps. Incapable de trouver comme en début de rencontre un Granit Xhaka remarquable de justesse, la formation de Vladimir Petkovic a reculé de dix bons mètres pour essuyer une première alerte avec cette frappe de Bernardo Silva sur le flanc gauche à la 32e minute que Yann Sommer détournait au prix d’une belle parade en corner.

Sommer et Shaqiri coupables

Neuf minutes plus tard, le gardien de Mönchengladbach était beaucoup moins heureux. Son intervention au sol sur un centre d’Eliseu a manqué de netteté. Au duel avec Joao Mario, Johan Djourou le malheureux prolongeait le ballon dans ses propres filets. Sur cette ouverture du score, la responsabilité du Genevois est bien moindre que celle de Sommer et de Xherdan Shaqiri dont on aurait souhaité davantage de résolution pour ne pas laisser une telle liberté à Eliseu au départ de l’action.

A la reprise, Vladimir Perkovic prenait une première – sage – mesure: il introduisait Denis Zakaria pour un Remo Freuler qui ne fut pas vraiment à son affaire lors de la première période. Avec le Genevois, le sélectionneur entendait donner davantage de puissance à une équipe qui en avait cruellement manqué depuis le début de la rencontre.

Un premier déboulé sur le côté droit de ce Denis Zakaria qui ne doute de rien légitimait le choix du coach national. Le deuxième signe encourageant fut ce coup-franc botté par Shaqiri à la 51e pour la première frappe cadrée du match des Suisses. Elle ne devait toutefois pas surprendre Rui Patricio.

Un triste anniversaire

Mais on ne devait rester qu’à ce stade bien insuffisant des signes. A la 55e minute, Cristiano Ronaldo se créait sa première chance du match sans trouver toutefois le cadre. Deux minutes plus tard, CR7 devait laisser la vedette à Joao Moutinho et à Bernardo Silva qui ont réussi une action magnifique pour permettre à André Silva d’inscrire le 2-0 pratiquement dans la cage vide.

Champion de France le printemps dernier avec l’AS Monaco, Bernardo Silva a possédé mardi tout ce qui a manqué à Xherdan Shaqiri: la vitesse, la verticalité et l’art du dribble. Le soir de son 26e anniversaire, le joueur de Stoke City a pu mesurer tout le chemin qui lui reste à parcourir pour devenir l’un des meilleurs joueurs du continent.

A 2-0, Vladimir Petkovic lançait Breel Embolo et Steven Zuber dans la bataille pour Mehmedi et Dzemaili. Malheureusement pour le Bâlois et le Zurichois, il y a longtemps qu’elle était perdue.

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