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Création au Brésil d’un ministère extraordinaire de la Sécurité publique

Le président brésilien Michel Temer a signé il y a dix jours un décret donnant à l'armée le commandement des opérations de sécurité dans l'Etat de Rio de Janeiro (image d'illustration). KEYSTONE/EPA EFE/ANTONIO LACERDA sda-ats

(Keystone-ATS) Le gouvernement brésilien a annoncé la création lundi d’un ministère extraordinaire de la Sécurité publique. Cette instance sera chargée de coordonner la lutte contre le crime organisé que les forces de police ne suffisent plus à endiguer dans de nombreux Etats.

Cette annonce intervient dix jours après la signature par le président Michel Temer d’un décret donnant à l’armée le commandement des opérations de sécurité dans l’Etat de Rio de Janeiro, particulièrement secoué par la violence depuis plus d’un an.

“Le ministère de la Sécurité publique va coordonner et promouvoir l’intégration des services de sécurité publique sur tout le territoire national, en association avec” les Etats et municipalités, a annoncé le porte-parole de la présidence Alexandre Parola. Au Brésil, la plupart des forces de police sont placées sous le contrôle de ces autorités locales.

Le portefeuille du nouveau ministère a été confié au ministre de la Défense Raul Jungmann, qui sera remplacé à son poste actuel par le général Joaquin Silva e Luna. C’est la première fois qu’un militaire prend la tête du ministère à la Défense, un portefeuille créé en 1999.

“Démanteler le crime organisé”.

“Ce ministère fera des réunions régulières avec les gouverneurs et secrétaires à la sécurité” de chaque Etat, avait déclaré vendredi M. Temer à la Radio Bandeirantes. “Il va coordonner le domaine du renseignement, car il ne suffit pas de mettre des policiers armés dans les rues, il est nécessaire de démanteler le crime organisé”.

Mais les contours du décret sur la sécurité à Rio restent encore assez flous. Des craintes se sont exprimées sur les violations possibles des droits de l’Homme par l’armée si elle est aux commandes dans les favelas, zones où sévissent particulièrement les bandes de narcotrafiquants.

Quelque 8500 militaires ont déjà été envoyés en renfort en juillet à Rio, sans pour autant freiner l’escalade de la violence. Ils ont pris part depuis à une douzaine d’opérations coup de poing qui ont permis de saisir des armes, de la drogue et de procéder à des arrestations.

La dernière a eu lieu vendredi à Vila Kennedy, Vila Aliança et Coreia, un complexe de favelas violentes de l’ouest de Rio de Janeiro. Elle a été accueillie par une polémique: à la recherche de criminels fugitifs, les soldats ont photographié de nombreux habitants, apparemment en dehors du cadre légal.

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