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Crise de la dette: Moody’s prive à son tour la France du triple A

(Keystone-ATS) Moody’s a abaissé lundi la note de crédit de la France de “AAA” à “AA1”, dix mois après Standard and Poor’s. L’agence de notation a estimé que les perspectives de croissance économique à long terme du pays étaient notamment affectées par une perte de compétitivité graduelle et continue.

Moody’s a précisé que cette nouvelle note était assortie d’une perspective négative, ce qui signifie qu’elle menace de l’abaisser à nouveau à moyen terme.

Pour justifier sa décision, Moody’s, qui menaçait d’abaisser la note française depuis le 13 février, a invoqué un “risque” qui plane sur la croissance économique de la France, et donc sur ses finances publiques, en raison de “multiples défis structurels”, dont “une perte de compétitivité graduelle mais continue” et “des rigidités des marchés du travail, des biens et des services”.

Réformes saluées

L’agence salue les réformes récemment annoncées par le gouvernement et son “fort engagement” à les mettre en oeuvre. Mais elle rappelle que la France a rarement réussi à faire aboutir de telles réformes ces vingt dernières années. Elle juge que les mesures promises aux entreprises “ne devraient pas, seules, avoir l’ampleur suffisante pour rétablir la compétitivité”.

Moody’s cite aussi des “perspectives budgétaires incertaines en raison de la dégradation” économique. Enfin, selon elle, la capacité de la France à résister à d’éventuels nouveaux chocs futurs de la zone euro “diminue”, et ce d’autant que son exposition aux pays fragiles de l’Union monétaire, via les liens commerciaux ou bancaires, “est beaucoup trop importante”.

Le ministre français de l’Economie et des Finances, Pierre Moscovici, a dit prendre acte de la décision de Moody’s, tout en déclarant que la dette française restait parmi les plus liquides et les plus sûres de la zone euro.

Selon le ministre, “cette décision concerne la situation laissée par nos prédécesseurs: perte de compétitivité, faible croissance, déficit croissant”. “C’est une sanction de la gestion du passé”, a-t-il dit.

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