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Crise migratoire: l’UE cherche une issue à leur querelle sur les quotas de réfugiés

La conseillère fédérale Simonetta Sommaruga jeudi à Sofia en Bulgarie avec les Vingt-Huit de l'UE pour une rencontre informelle sur les réfugiés notamment. Keystone/EPA/VASSIL DONEV sda-ats

(Keystone-ATS) Les ministres de l’Intérieur des 28 se sont retrouvés jeudi à Sofia pour lancer la dernière ligne droite de la réforme du système européen d’asile. Le chantier est prioritaire mais toujours bloqué par de profondes divisions sur les quotas d’accueil de réfugiés.

Leur rencontre, à laquelle participe la conseillère fédérale Simonetta Sommaruga, est la première organisée par la présidence bulgare du Conseil de l’Union. C’est donc à Sofia qu’a été confiée la lourde tâche de finaliser d’ici le début de l’été un accord dans ce dossier enlisé depuis plus d’un an et demi.

La réunion de jeudi était la première organisée par la présidence bulgare du Conseil de l’Union, qui a été chargée de finaliser un accord d’ici le début de l’été, dans ce dossier enlisé depuis plus d’un an et demi.

“D’ici juin, nous devons avoir un accord politique”, a rappelé le ministre allemand de l’Intérieur, Thomas de Maizière. Mais “ce sera difficile”, a-t-il admis, en raison du rejet par des pays comme ceux du groupe de Visegrad (Hongrie, Slovaquie, Pologne, République tchèque) de quotas d’accueil de demandeurs d’asile.

“J’ai entendu des voix très modérées aujourd’hui de la part de mes collègues d’Europe de l’Est”, mais sur le fond, il n’y a “pas d’évolution substantielle”, a regretté le ministre allemand après une heure et demie de débats avec ses homologues.

Quotas de relocalisation

La question des quotas est liée à la refonte du “règlement Dublin”, qui désigne quel pays a la responsabilité de traiter une demande d’asile faite en Europe. Ce dispositif décrié la confie presque toujours à ceux de première entrée dans l’UE, faisant peser une charge démesurée sur des pays comme la Grèce et l’Italie.

D’où l’idée, proposée par Bruxelles, de partager l’accueil par des quotas de “relocalisation”, qui ne seraient toutefois déclenchés qu’en cas de crises comparables à celle de 2015, quand 1,26 million de personnes ont demandé l’asile dans l’UE.

“On ne peut pas dire que les pays à la frontière extérieure doivent assumer tout le fardeau et détourner le regard”, a pressé le ministre luxembourgeois Jean Asselborn, appelant ses collègues à accepter une “redistribution” des demandeurs d’asile en temps de crise, également voulue par Berlin, Rome ou Athènes.

“Les quotas ne sont pas une bonne chose”, a cependant répété jeudi le ministre de l’Intérieur slovaque, Robert Kalinak, appelant à “inventer quelque chose d’autre”.

Le nouveau ministre autrichien de l’Intérieur Herbert Kickl, issu du parti d’extrême droite FPÖ, s’est rangé dans son camp. “Je ne suis pas un ami des mesures de relocalisation, si elles sont prises sans l’accord explicite des Etats membres”, a-t-il déclaré.

Les adversaires des quotas estiment que la solidarité européenne doit se traduire d’une autre manière, notamment financière, et toujours volontaire. Mais la solidarité “ne peut pas être interprétée différemment” par les différents pays de l’UE, a toutefois estimé le commissaire européen en charge des migrations, Dimitris Avramopoulos, appelant à “sortir de cette impasse”.

Mme Sommaruga a fait savoir dans un communiqué que pour être efficaces, les mesures à prendre en matière de protection des frontières “ne sauraient commencer, ni s’arrêter” à l’espace Schengen, mais inclure aussi dans cette démarche les pays d’Afrique du Nord ainsi que la Turquie. Elle a également insisté sur l’importance d’une politique opérante en matière de retours, “gage de crédibilité du système européen de gestion des frontières”.

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