Des perspectives suisses en 10 langues

Début de la phase terrestre de l’offensive dans les zones tribales

(Keystone-ATS) L’armée pakistanaise a annoncé l’envoi de troupes au sol contre les rebelles islamistes dans une zone tribale frontalière de l’Afghanistan. Il s’agit d’une nouvelle phase d’une offensive initiée l’an dernier et qu’elle souhaite achever rapidement.

Les fantassins ont été envoyés dans la vallée de Shawal, dans la zone tribale du Waziristan du Nord, après une série de raids aériens qui ont tué 43 rebelles, a annoncé jeudi soir l’armée, un bilan qui ne pouvait être vérifié de source indépendante.

La zone est connue pour être depuis des décennies un repaire de combattants islamistes divers, et depuis 2007 du Mouvement des talibans du Pakistan (TTP), auteur d’innombrables attentats dans le pays et principale cible de l’offensive en cours.

Le chef d’état major de l’armée, le général Raheel Sharif, “estime que la coordination entre les forces aériennes et terrestres sera le moyen le plus efficace” d’atteindre cet objectif, a déclaré le porte-parole de l’armée.

Avant l’hiver

Selon les experts du dossier, cette nouvelle étape suggère que l’armée est entrée dans la dernière phase de son offensive. Lancée en juin 2014, cette opération était réclamée depuis des années par les alliés et bailleurs de fonds du Pakistan, Etats-Unis et Chine en tête, pour que le Waziristan cesse d’être le principal sanctuaire du djihadisme dans la région.

Shawal “est le dernier refuge des rebelles, et je pense que l’armée se dirige maintenant vers la fin de son opération”, a expliqué à l’AFP Hasan Askari, un expert local des questions de sécurité.

“Car si l’armée ne le fait pas dans les deux mois, l’hiver va arriver et rendra la tâche plus difficile. Or il semble que les raids aériens ont été un succès, et qu’il est maintenant possible pour l’armée de prendre le contrôle au sol”, a-t-il ajouté.

Sentiment de sécurité inédit

L’isolement de cette zone, le manque de sécurité et l’interdiction faite aux journalistes de s’y rendre sans l’armée empêchent une évaluation indépendante de la situation sur le terrain et du bilan de l’offensive en cours, où l’armée affirme avoir tué plus de 3000 rebelles et essuyé très peu de pertes.

Depuis le début de cette opération, qui a provoqué l’exode de centaines de milliers d’habitants dans le reste du Pakistan ou l’Afghanistan voisin, le nombre d’attaques rebelles a largement baissé au Pakistan, donnant à la population un sentiment d’amélioration de la sécurité inédit depuis dix ans.

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision