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Décès de l’actrice française Danielle Darrieux à l’âge de 100 ans

Danielle Darrieux - décédée à l'age de 100 ans - posait avec un faux disque d'or en 1959 (archives). KEYSTONE/STR sda-ats

(Keystone-ATS) L’actrice légendaire du cinéma français Danielle Darrieux est décédée mardi à 100 ans à son domicile dans le nord-ouest de la France, a annoncé son compagnon. Son état s’était “un peu dégradé récemment après une petite chute”, a-t-il indiqué.

“A 100 ans passés, c’était une personne un peu diminuée, mais malgré sa cécité, elle était très attachée à la vie. On a encore eu une visite le 4 octobre, elle était très bien”, a ajouté Jacques Jenvrin.

Archétype de la beauté féminine pour les générations d’avant-guerre, elle a été l’inoubliable partenaire de Jean Gabin dans “La Vérité sur Bébé Donge” (1953) et Gérard Philipe dans “Le Rouge et le Noir” (1954).

Née le 1er mai 1917 à Bordeaux, elle tourne à 14 ans son premier film, “Le Bal”. Appréciée pour sa blondeur charmante et sa fraîcheur espiègle, elle joue dans des comédies avant d’aborder des rôles plus dramatiques et de triompher dans “Mayerling” aux côtés de Charles Boyer (1935).

Malmenée à la Libération

Parallèlement, elle mène dès 1932 une carrière internationale qui la conduira à Hollywood et à Broadway. Egérie d’Henri Decoin, DD, comme on l’appelait, tournera une demi-douzaine de films sous sa direction.

Malmenée à la Libération (sous l’Occupation, elle a travaillé pour la Continental, dirigée par les Allemands), elle reprend néanmoins sa carrière et enchaîne les succès, dont “La Ronde” et “Madame de…” (Ophüls), “L’affaire Cicéron” (Mankiewicz) ou “Marie-Octobre” (Duvivier).

En lui donnant un rôle dans “Les Demoiselles de Rochefort” (1967), Jacques Demy relance la comédienne qui, à 50 ans, continue d’incarner des personnages de femme élégante et drôle. Sous la direction de Paul Vecchiali (“En Haut des marches”, 1983) ou d’André Téchiné (“Le Lieu du crime”, 1986), l’actrice montre qu’elle n’a rien perdu de sa verve. En 2002, François Ozon la choisit pour “Huit femmes”.

Seule sur scène pour Oscar

A partir de 1969, Danielle Darrieux commence à se produire au théâtre, interprétant Feydeau, Guitry ou Marcel Aymé.

En 2003, seule en scène, elle crée “Oscar et la dame rose” d’Eric-Emmanuel Schmitt, qui lui vaut un Molière. Elle a encore travaillé pour le cinéma et la télévision en 2010.

Danielle Darrieux s’est mariée trois fois, avec Henri Decoin, le richissime play-boy Porfirio Rubirosa et le scénariste Georges Mitsinkidès, décédé au début des années 90. Avec ce dernier, elle avait adopté un fils, mort lui-même peu après son mari.

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