Déluge de critiques contre la politique sécuritaire de Sarkozy

(Keystone-ATS) Paris – Outre la gauche, plusieurs élus de la majorité, l’ex-Premier ministre Dominique de Villepin et l’Eglise catholique ont critiqué le durcissement sécuritaire du gouvernement français. Le ministre de l’Intérieur Brice Hortefeux s’est dit prêt à parler des Roms avec l’Eglise.
Le projet de déchéance de nationalité envisagée pour certains délinquants ou les démantèlements de camps de Roms ont suscité lundi un cortège de réactions critiques. Le porte-parole du Parti socialiste, Benoît Hamon, estime que peu de choses séparent désormais l’UMP du Front national.
“Qu’est-ce qui différencie Brice Hortefeux et Marine Le Pen? Elle n’a pas encore été condamnée pour racisme”, a-t-il ironisé face à la presse. Le ministre de l’Intérieur a été condamné pour injure à caractère racial pour des propos à l’encontre d’un militant UMP, dont le père est algérien. M. Hortefeux a fait appel.
“Une tache de honte”Dans une tribune virulente publiée par Le Monde, Dominique de Villepin accuse la droite de “faute morale collective commise en notre nom à tous”. “Il y a aujourd’hui sur notre drapeau une tache de honte”, estime l’ancien Premier ministre.
Le chef de l’Etat recueille seulement 34% de bonnes opinions selon un sondage Ipsos pour Le Point. Même les rangs de sa propre majorité semblent s’effriter.
L’ex-ministre du Logement Christine Boutin, membre de la majorité présidentielle, a évoqué une “fêlure” dans sa relation avec l’UMP. L’ancienne ministre de la Justice Rachida Dati demande quant à elle que l’on cesse de “stigmatiser tous ces ‘Français issus de la diversité'”.
Appel au dialogueLe pape Benoît XVI s’est lui-même mêlé au débat appelant dimanche les pèlerins français à “savoir accueillir les légitimes diversités humaines”.
Ces nombreuses critiques ont été relayées ce mois-ci par une commission des Nations unies, qui notait une “recrudescence notable du racisme et de la xénophobie en France”.