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Déversement de liquides toxiques dénoncé à Noville (VD)

(Keystone-ATS) La Fondation MART se dit révoltée par la méthode appliquée pour “assainir” l’ancienne décharge des Saviez à Noville (VD). Depuis vendredi, une buse d’arrosage géante déverse des jus toxiques à côté de la réserve naturelle des Grangettes. Il s’agit d’un test, réplique le canton.

Ces lixiviats (jus de décharge contaminés) sont déversés dans les bas-marais des Saviez, juste à côté de l’étang et de la réserve naturelle des Grangettes, a indiqué la Fondation MART (Mouvement pour les Animaux & le Respect de la Terre) dimanche dans un communiqué. Leur teneur en ammonium dépasse de 100 fois les normes autorisées, dénonce-t-elle.

La Fondation demande aux autorités de mettre fin à cette pratique néfaste pour la nature et les animaux. Il semble que la raison de cette pratique inadmissible est purement financière, poursuit MART dans son communiqué. “Les autorités préfèrent polluer l’environnement plutôt que d’assainir une décharge dans les règles de l’art, à savoir en traitant les jus de la décharge à la station d’épuration du SIGE à Roche”.

L’assainissement de la décharge des Saviez a été décidé en 2007. La première phase a eu lieu en 2010. Le système de drainage mis en place devait permettre de recueillir les jus de la décharge et de les acheminer à la STEP en cas de concentrations élevées en polluants.

Essai

Le traitement des eaux contaminées à la STEP coûte environ 169’000 francs par année, selon la fondation écologiste. Pour en écourter la durée et en réduire les frais, une deuxième phase d’assainissement a été convenue d’entente avec le Service des eaux, sols et assainissement du canton de Vaud (SESA).

Il est prévu d’asperger 100 m3 de jus toxiques cinq heures par jour et 7 jours sur 7 sur une surface de 4’500 m2 autour de la buse géante.

L’aspersion se fait uniquement dans la décharge, et non dans la réserve, comme lorsque l’on arrose son jardin, a expliqué à l’ats Jean-François Jaton, chef du SESA. L’eau est là et on essaie de la traiter le plus naturellement possible par ce procédé.

Il s’agit d’un essai. Il a été mis sur pied pour économiser l’argent du contribuable. S’il n’est pas concluant économiquement ou pour l’environnement, il sera arrêté, a souligné M. Jaton.

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