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Davantage d’expérimentations animales en 2015

Les expérimentations animales ont pris l'ascenseur en 2015 en Suisse (archives). KEYSTONE/EPA/WALTRAUD GRUBITZSCH sda-ats

(Keystone-ATS) Les expérimentations animales se sont multipliées en Suisse en 2015: 682’000 animaux ont été utilisés, soit une hausse de 12,5%. Berne l’explique par des études impliquant un grand nombre d’animaux. Les tests avec des fortes contraintes sont aussi en hausse.

L’augmentation générale est directement liée aux types d’expérimentations, explique jeudi l’Office fédéral des affaires vétérinaires (OSAV) dans un communiqué. Plusieurs études ont impliqué de grands troupeaux et des projets de conservation des espèces.

Poissons (+23’000 par rapport à 2014), amphibiens (+25’000), souris génétiquement modifiées (+22’000) et volailles (+11’000) ont été particulièrement mis à contribution.

Et l’office de citer des recherches sur des volailles consacrées au mode de détention et d’affouragement. Ou des projets de conservation des espèces sur le développement des amphibiens. Plus de 23’000 têtards ont ainsi été élevés dans des conditions de laboratoire, avant d’être relâchés à plusieurs endroits et observés.

Hausse des contraintes fortes

Durant les expérimentations, les contraintes subies par les animaux sont classées selon une échelle allant de 0 à 3. L’OSAV souligne qu’en 2015 près de 75% des animaux ont été utilisés dans des expériences avec des contraintes nulles ou légères.

Quelque 21% ont subi des contraintes moyennes, et 2% des fortes contraintes. Ce dernier chiffre représente une hausse de 16% par rapport à 2014. Tous les degrés de gravité de contrainte ont enregistré une hausse.

Ce sont les rongeurs qui ont payé le plus lourd tribut en matière de forte contrainte. En 2015, comme ces dernières années, ils furent d’ailleurs dans l’ensemble les plus touchés par les expérimentations animales (près de 500’000, soit 72% du total).

Chercher des alternatives

Des chiffres qui n’ont pas manqué de faire réagir. “N’oublions pas que plus de 140’000 animaux ont subi des contraintes moyennes et plus de 13’000 des contraintes fortes”, souligne la Protection suisse des animaux (PSA). Sur 15 ans, ce sont 20% d’animaux en plus qui sont “utilisés” en laboratoire, regrette l’association.

Au lieu de financer la recherche animale avec l’argent des impôts, la Confédération et le Fonds national suisse devraient plutôt chercher et soutenir financièrement des alternatives à l’expérimentation animale, fait encore valoir PSA.

Aucun animal de laboratoire n’a été utilisé pour tester des cosmétiques ou des produits de tabac, précise l’OSAV. La Suisse va du reste interdire la commercialisation de cosmétiques déjà testés sur des animaux à l’étranger, avait annoncé en mars le Conseil fédéral.

Pas d’interdiction pour les primates

En revanche, la science ne devrait pas se détourner totalement des recherches sur les singes. Le gouvernement refuse d’interdire les expériences sur les primates, même lorsqu’elles provoquent des contraintes. Il veut simplement les réduire au minimum.

En 2015, 198 primates ont été utilisés en laboratoire, soit une baisse de 21% par rapport à 2014. Aucun n’a subi de contrainte forte, selon les chiffres de l’OSAV; 23 ont subi des contraintes de niveau 2.

Diagnostic médical en baisse

Près de deux tiers des expérimentations ont lieu dans le cadre de la recherche biologique fondamentale. Dans le domaine du diagnostic médical, le nombre d’animaux utilisés a diminué de moitié (3600 au total).

Pour pouvoir effectuer des manipulations sur des animaux, les chercheurs doivent déposer une demande auprès d’une autorité cantonale. Ils doivent prouver que les avantages que la société tirera de ces expériences sont plus importants que les inconvénients, à savoir les souffrances causées aux animaux durant l’expérience.

Les chercheurs doivent aussi prouver qu’il n’existe pas de méthode de substitution et que les contraintes infligées sont les plus faibles possible. Ces demandes sont ensuite évaluées par une commission cantonale composée de spécialistes et de représentants d’organisations de protection des animaux. L’OSAV peut faire recours contre les autorisations cantonales.

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