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De Bangkok à San Francisco, le monde marche pour le climat

Plusieurs milliers de personnes ont défilé à Paris pour appeler à une prise de conscience des enjeux écologiques. KEYSTONE/AP/CLAUDE PARIS sda-ats

(Keystone-ATS) Des dizaines de milliers de personnes ont pris part à des marches pour le climat samedi dans de nombreuses villes à travers le monde. Elles ont exigé des gouvernements qu’ils agissent sérieusement contre le dérèglement climatique, en pleine préparation de la COP 24.

Près d’un millier d’événements étaient organisés dans une centaine de pays, dans le cadre de l’appel baptisé “Rise for climate” (“Debout pour le climat”). Point d’orgue, un rassemblement qui a réuni des milliers de personnes à San Francisco, aux Etats-Unis.

Leur message était double: accélérer la transition vers un monde s’appuyant sur les énergies renouvelables plutôt que fossiles, et protéger les personnes les plus vulnérables face dérèglement climatique (sécheresse, vagues de chaleur et tempêtes).

Critique de Trump

De nombreux slogans étaient très politiques et visaient directement le président Donald Trump, qui a retiré les Etats-Unis de l’accord de Paris sur le climat et s’efforce d’annuler les normes environnementales de l’ère Obama.

C’est à San Francisco que se tiendra à partir de mercredi le Sommet mondial des villes et entreprises pour le climat, organisé par le gouverneur de Californie en réponse à la politique anti-écologique de Donald Trump.

“Les événements climatiques extrêmes menacent nos enfants. La seule façon de protéger notre avenir, c’est une action pour le climat ambitieuse, et maintenant”, avait twitté plus tôt dans la journée le secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres.

“De l’incantation aux actes”

En France, des dizaines de milliers de personnes ont participé à des marches citoyennes à Paris et dans plusieurs villes de province. Elles répondaient à un appel à la mobilisation lancé sur les réseaux sociaux par un jeune homme de 27 ans, Maxime Lelong, après la démission du ministre de la Transition écologique Nicolas Hulot.

Dans la capitale, ils étaient 18’500 selon la préfecture de police et 50’000 selon les associations, qui ont compté environ 100’000 personnes au total dans l’ensemble des défilés. Sur les pancartes brandies, on pouvait lire des slogans appelant à une prise de conscience des enjeux écologiques, comme “il n’y a pas de planète B”, “demain se prépare aujourd’hui” ou “make Hulot great again”.

Les autorités ont également dénombré 700 personnes à Marseille, 3800 à Strasbourg ou 2500 à Toulouse. En outre, 700 scientifiques français ont lancé ce samedi un appel, publié par le journal Libération, aux dirigeants politiques pour qu’ils passent “de l’incantation aux actes pour enfin se diriger vers une société sans carbone”.

Contrer les lobbies

A Bruxelles, un rassemblement organisé devant le Parlement européen a réuni 1300 personnes selon la police, à l’appel de Greenpeace et de la Coalition Climat, collectif d’associations et d’ONG de la société civile.

“L’idée était d’interpeller les élus et les gouvernements à partir de la capitale européenne. Il y a beaucoup de lobbies ici et on se rend compte que les ONG ne font pas forcément le poids face à eux”, a expliqué Kim Le Quang, un professeur participant au rassemblement.

Entre 10’000 (selon la police) et 15’000 personnes (d’après les organisateurs) ont manifesté à Copenhague. En Suède plus d’une centaine de personnes, dont la vice premier-ministre, la Verte Isabella Lövin, ont marché à Stockholm.

Role de sape des Etats-Unis

La participation a été plus faible en Asie. Quelque 800 manifestants se sont rassemblés à Manille. Et à Bangkok, près de 200 manifestants se sont réunis devant le siège régional de l’ONU où est organisée jusqu’à dimanche une réunion de préparation du prochain sommet sur le climat (COP24), prévu en Pologne dans trois mois. Certains ont dénoncé l’arrêt de la contribution des Etats-Unis.

Des participants à la conférence de Bangkok ont également dénoncé samedi le rôle de sape joué selon eux par Washington. “Les Etats-Unis ne sont plus dans le jeu, mais c’est toujours eux qui imposent les règles”, a critiqué un négociateur de premier plan, pointant du doigt une délégation américaine venue pour “empoisonner” les débats.

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