Des perspectives suisses en 10 langues

Des fans zurichois sèment la pagaille et menacent des agents

Les CFF ont porté plainte concernant les événements de samedi ainsi que par rapport à des faits semblables survenus le 18 avril dernier (photo symbolique). Keystone/URS FLUEELER sda-ats

(Keystone-ATS) Des agents de la police des transports et des conducteurs du train spécial qui ramenait samedi soir de Lausanne les fans de Grasshopper ont eu chaud. En actionnant le frein d’urgence dans la campagne vaudoise, ils ont pu semer des hooligans bien décidés à en découdre.

Les troubles ont déjà commencé en gare de Lausanne, quand des supporters ont actionné plus d’une dizaine de fois le frein d’urgence pour permettre à des retardataires de rejoindre le convoi après le match de football entre Lausanne et Grasshopper Club Zurich (GC), précise mercredi à l’ats Alexandre Bisenz, porte-parole de la police vaudoise. Il confirme ainsi des informations du Tages-Anzeiger.

Avant d’entreprendre leur voyage de retour à Zurich, des fans ont aussi jeté des bouteilles, des canettes de bière et même des sièges du train sur le quai lausannois, poursuit-il. Et peu après la gare de Chavornay (VD), ce sont deux agents de la police des transports qui ont tiré le frein d’urgence pour échapper à une douzaine de fans qui les poursuivaient dans les wagons en les insultant.

“Les deux agents ont reculé de porte en porte depuis Lausanne, à mesure que des supporters les défonçaient l’une après l’autre”, raconte M. Bisenz. Au final, piégés dans le dernier compartiment, ils ont actionné le frein pour s’échapper avec les deux conducteurs, ajoute Stephan Wehrli, porte-parole des CFF. Selon la police, tous quatre se sont enfuis avant de recevoir des coups ou des projectiles.

Une douzaine de voyous

La police a mobilisé un groupe d’une trentaine d’agents pour accompagner le convoi jusqu’à Zurich. Tout au long du trajet, les centrales de police ont aussi été alarmées. La suite du voyage s’est déroulée plus calmement, mais avec d’importants retards, selon M. Wehrli: le personnel ferroviaire devant être remplacé, le convoi n’est reparti de Bienne qu’à 04h30 pour arriver à l’aube à Zurich.

Environ 300 fans de Grasshopper se trouvaient dans ce train spécial à son départ de Lausanne, mais seules dix à quinze personnes se sont comportées de façon agressive, détaille le porte-parole des CFF. Si personne n’a été blessé, une cellule psychologique a été mise en place pour les quatre personnes qui se sont enfuies.

Deux plaintes des CFF

Les CFF, qui “ne peuvent tolérer les attaques envers leur personnel”, poursuit M. Wehrli, ont porté plainte par rapport aux événements de samedi et à ceux du 18 avril dernier. Ce soir-là, des fans de Grasshopper avaient aussi causé des dégâts et menacé physiquement et verbalement des collaborateurs de l’ex-régie fédérale dans le train spécial de retour de Bâle.

Dans un communiqué commun mercredi, les CFF, le club de Grasshopper et la Swiss Football League jugent ces comportements intolérables. Les CFF ont décidé qu’aucun train spécial ne sera affrété pour les fans de GC la semaine prochaine. Ceux-ci ont regretté de ne pas avoir pu maîtriser tous les comportements et indiqué vouloir tout faire pour éviter de tels dérapages à l’avenir.

Le syndicat du personnel des transports SEV réagit lui aussi durement après les récents troubles. Il demande que les clubs et que la Swiss Football League, responsables des désordres des supporters, prennent quand cela s’avère nécessaire des mesures telles que le déploiement de forces de sécurité pour maintenir l’ordre dans les trains spéciaux. Certains clubs le font et ce système fonctionne.

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision