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Des proches de Moubarak proposent de l’argent pour leur libération

(Keystone-ATS) D’anciens membres du régime de l’ex-président égyptien Hosni Moubarak, emprisonnés pour corruption, ont proposé de donner leurs avoirs présumés acquis illégalement à l’Etat en échange de leur libération, a rapporté la presse gouvernementale jeudi. Le gouvernement a indiqué qu’il examinait ce marché.

Cela aiderait à renflouer les caisses du pays en pleine crise économique, mais ce marché pourrait aussi provoquer la colère des manifestants qui s’étaient mobilisés pour obtenir des poursuites contre des dizaines de membres et de proches de l’ancien pouvoir.

“Dans l’intérêt de l’Egypte”

Le ministre des Finances Momtaz Saïd, cité dans le journal “al-Ahram”, affirme que certains des proches du régime déchu, poursuivis ou condamnés, ont suggéré de restituer l’argent et les biens mal acquis en échange de leur sortie de la prison de Tora, au sud du Caire.

“Récupérer l’argent de ceux qui se trouvent à Tora serait dans l’intérêt de l’Egypte, compte tenu de la période difficile que traverse le pays”, a-t-il dit en référence au déficit budgétaire croissant et à l’effondrement des réserves en devises du pays. “Comme ministre des Finances, je pense qu’il est dans l’intérêt du pays de négocier, dès lors que la loi n’interdit pas ce genre d’accord pour les cas de corruption financière”, a-t-il ajouté.

Deux anciens dignitaires

Selon la télévision d’Etat, au moins deux personnalités, l’ancien ministre du Logement Ahmed Maghrabi et Ahmad Ezz, un magnat de l’acier et haut dirigeant de l’ex-parti présidentiel, ont fait une proposition en ce sens. Aucune indication n’a été donnée pour savoir si les deux fils de M. Moubarak, Alaa et Gamal, en cours de jugement pour corruption, pourraient être concernés.

“L’argent volé à l’Egypte se monte à 225 milliards de dollars”, avance al-Ahram, sans toutefois donner de précisions sur le nombre de personnes impliquées, les méthodes utilisées ou la période concernée. L’ancien président lui-même est accusé de corruption et pour le meurtre de manifestants lors de la révolte qui a abouti à son départ en février 2011. Le verdict de son procès doit être rendu le 2 juin.

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