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Deux camps de déplacés bombardés, deux enfants tués

Alep est le théâtre de combat extrêmement violents depuis plusieurs jours (archives) KEYSTONE/AP Aleppo Media Center/UNCREDITED sda-ats

(Keystone-ATS) Deux enfants ont été tués et de nombreux autres blessés jeudi dans le bombardement de deux camps de déplacés dans la province d’Alep en Syrie, a rapporté l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH). Ils ont probablement été touchés par des avions russes.

“Des avions militaires vraisemblablement russes ont mené huit raids sur une zone où se trouvent deux camps de déplacés (…) à Atareb à l’ouest de la ville d’Alep”, a dit à l’AFP le directeur de l’OSDH, Rami Abdel Rahmane.

“Plusieurs de ces raids ont touché les deux camps, causant la mort de deux enfants et en blessant une trentaine d’autres”, a-t-il précisé. Il a ajouté que “10 tentes avaient brûlé”. Les déplacés ont fui vers des champs à proximité dès la première frappe, a ajouté M. Abdel Rahmane, selon qui un des camps comptait 32 tentes et l’autre 20.

Les groupes rebelles dans la province d’Alep se concentrent essentiellement dans la zone à l’ouest du chef-lieu éponyme. Elle est régulièrement visée par des raids aériens du régime syrien et de son allié russe.

Violents combats

Alep, la 2e ville syrienne après Damas, est actuellement le théâtre de très violents combats. Au cours des derniers jours, les forces du régime syrien ont repris aux rebelles de nouvelles positions. Elles ont presque réduit à néant les gains engrangés par les insurgés qui avaient lancé une offensive pour desserrer l’étau dans lequel ils sont pris.

Ce n’est pas la première fois que les raids aériens touchent des camps de déplacés en Syrie. Début mai, 28 civils au moins avaient été tués par un raid sur un camp de déplacés dans la province d’Idleb (nord-ouest). Moscou et Damas avaient nié toute implication.

Aide à la frontière jordanienne

A la frontière jordanienne en revanche, l’ONU a annoncé avoir pu liver “une aide urgente” à plus de 75’000 Syriens qui y sont bloqués. C’est la première fois depuis l’établissement le 21 juin par Amman d’une “zone militaire fermée” à cet endroit.

La Jordanie bloquait depuis le 21 juin le passage de toute aide vers les camps de fortune où s’entassent des dizaines de milliers de Syriens ayant fui les combats dans leur pays. Amman avait pris cette décision à la suite d’un attentat suicide qui avait tué sept militaires dans une zone désertique à la frontière avec la Syrie.

Pourparlers

Les Nations Unies ont dit jeudi toujours espérer une reprise des pourparlers sur la paix en Syrie à la fin août. A l’issue d’une séance à Genève du groupe de travail sur l’aide humanitaire de l’ONU à la Syrie, l’envoyé spécial adjoint de l’ONU sur la Syrie, Ramzy Esseldin Ramzi, a déclaré à la presse “qu’au cours des prochains jours, il va peut-être y avoir des mouvements”.

Avant d’ajouter: “nous avons toujours de l’espoir, nous avons toujours le temps”. Selon M. Ramzy, qui était dernièrement à Damas, “d’intenses négociations sont en cours” pour la reprise des pourparlers, interrompus depuis des mois. Il a indiqué que Russes et Américains discutaient du sort de la Syrie, sans autre précision.

Interrogé sur la participation de l’opposition syrienne aux discussions, M. Ramzy a répondu qu”il n’y a pas de pourparlers de paix sans l’opposition, il n’y aucun doute à ce sujet, et nous sommes en discussion avec eux”. Le HCN (Haut comité des négociations) rassemble les principaux représentants de l’opposition et de la rébellion syriennes.

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