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Deux morts dans une attaque au couteau à Marseille

Les attaques ont eu lieu à l'extérieur de la gare, sur le parvis, en haut des 104 marches de l'Escalier Monumental, et ont provoqué un bref mouvement de panique. KEYSTONE/EPA TWITTER.COM/@STANMARSEILLE/STAN MARCELJA sda-ats

(Keystone-ATS) Deux femmes ont été tuées dimanche à l’arme blanche à la gare principale de Marseille, dans le sud de la France. Selon des témoins, l’assaillant a crié “Allah Akbar” avant d’être abattu par par des militaires.

L’enquête, confiée au parquet antiterroriste de Paris, en plus du parquet de Marseille, doit encore établir s’il s’agit bien d’un acte terroriste, a déclaré sur place le ministre de l’Intérieur Gérard Collomb. “A partir du moment où le parquet anti-terroriste a été saisi, c’est qu’il y a cette possibilité”, a-t-il ajouté. “Mais aujourd’hui, nous ne pouvons l’affirmer de façon assurée”, a insisté M. Collomb.

Le groupe Etat islamique a revendiqué l’attaque dans un communiqué diffusé par son agence de propagande Amaq et relayé par le centre américain de surveillance des sites djihadistes, SITE. “L’auteur (…) provient des soldats de l’Etat islamique”, assure une “source de sécurité” citée par l’organe de propagande.

Une dizaine d’auditions de témoins étaient en cours, a-t-il précisé dimanche soir. Plusieurs personnes ont rapporté avoir entendu l’assaillant, âgé d’une trentaine d’années, crier “Allah Akbar”.

Comportement “étrange”

Les deux victimes de cette attaque, perpétrée vers 13h30 sur le parvis de la gare principale de Marseille, doivent encore être identifiées. Elles “auraient environ 20 ans”, selon une source policière. L’une aurait été égorgée, et l’autre poignardée, d’après une source proche de l’enquête.

Connu pour des faits de droit commun, sous plusieurs identités, l’assaillant a été abattu par les militaires de l’opération Sentinelle (dispositif anti-terroriste), après des sommations. Il n’avait “pas de papiers sur lui”, mais a été identifié grâce à ses empreintes digitales, selon cette source.

Son comportement a été qualifié “d’étrange” par le ministre de l’Intérieur, au vu des bandes de vidéo-surveillance: il “commence par commettre (son) crime sur une première personne, s’enfuit, puis revient sur ses pas pour tuer la seconde personne”. “C’est un élément d’interrogation”, a souligné M. Collomb.

Macron “choqué”

Côté judiciaire, l’enquête a été ouverte pour assassinats et tentative d’assassinat sur personne dépositaire de l’autorité publique, et selon des sources proches, la piste terroriste est privilégiée. “Pour moi, c’est un attentat”, a déclaré le maire LR de Marseille, Jean-Claude Gaudin, présent à côté du ministre.

“Profondément indigné par cet acte barbare, en peine avec les familles et les proches des victimes de Marseille”, a tweeté le président de la République Emmanuel Macron, saluant militaires et policiers. La ministre des Armées Florence Parly a salué le “professionnalisme” des militaires qui ont abattu l’agresseur.

“Marseille pleure”

Le président LR de la région Paca, Renaud Muselier, a déploré sur Twitter “un acte barbare”. “#Marseille pleure avec ses pauvres victimes. L’assassin aussi répugnant que ses motifs”, a écrit le député de Marseille et chef de file de la France Insoumise, Jean-Luc Mélenchon.

Marine Le Pen, présidente du Front national, a dénoncé “le terrorisme”, qui est “un acte de guerre contre notre pays”. “La vraie liberté, c’est la sécurité”, a tweeté la sénatrice PS des quartiers nord Samia Ghali, faisant le lien avec le projet de loi antiterroriste, qui “doit nous permettre d’être plus efficace”.

Dans l’attente de l’adoption de ce texte, le gouvernement a renouvelé jusqu’au 1er novembre l’état d’urgence. La menace terroriste reste très élevée dans une France frappée depuis 2015 par une série d’attentats qui ont fait 239 morts au total.

A Nice, une minute de silence a été observée avant le coup d’envoi du match de championnat de L1 que Marseille a gagné par 4 buts à 2 contre Nice.

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