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Didier Burkhalter insiste sur le respect du droit humanitaire

(Keystone-ATS) Didier Burkhalter a demandé jeudi à tous les belligérants de respecter le droit international humanitaire (DIH), trop souvent bafoué. Le conseiller fédéral a lancé un appel à s’engager davantage.

“Les Conventions de Genève sont universellement ratifiées. Mais ces principes universels sont souvent bafoués”, a affirmé le chef du DFAE devant quelque 900 représentants des gouvernements, organisations internationales et ONG réunis à Genève pour préparer le sommet humanitaire mondial prévu en mai prochain à Istanbul.

Derrière lui, M. Burkhalter a montré le visage de la jeune Dalia, âgée de 9 ans, marqué par les blessures de la guerre, “au regard à la fois sombre et lumineux, dont le cri silencieux est celui de la quête vers plus d’humanité”, a-t-il décrit.

“Les travailleurs humanitaires s’exposent à des risques de plus en plus grands, comme en témoigne la tragédie de l’hôpital de Médecins sans frontières à Kunduz” en Afghanistan, a déclaré le responsable du Département des affaires étrangères (DFAE). Il a encore relevé que l’an passé 155 travailleurs humanitaires ont perdu la vie et que dans les conflits actuels, la vaste majorité des victimes sont des civils.

Défi de chaque instant

“Toutes les parties doivent respecter le droit international humanitaire”, a affirmé M. Burkhalter. “Renforcer le respect du DIH est un défi de chaque instant et de chaque Etat”, a-t-il insisté.

Il a rappelé les initiatives de la Suisse, dont la création d’un forum régulier des parties aux Conventions de Genève, prévu lors de la conférence internationale de la Croix-Rouge en décembre au terme de quatre ans de consultations. Il a également appelé tous les pays à augmenter rapidement leurs contributions financières.

La Suisse a récemment augmenté son budget humanitaire annuel à plus de 500 millions de dollars et a en outre décidé le mois dernier de verser 72 millions de dollars supplémentaires pour aider les victimes syriennes, irakiennes et de la corne de l’Afrique, a-t-il souligné.

Faire davantage

Le chef du DFAE a aussi souhaité que le prochain sommet humanitaire mondial serve à susciter “une volonté politique et un soutien accru pour résoudre les causes profondes des besoins humanitaires”.

“La Suisse est convaincue qu’il faut faire davantage pour trouver des solutions politiques aux conflits”, a poursuivi le conseiller fédéral, citant l’exemple de l’Ukraine.

S’exprimant ensuite, le secrétaire général adjoint de l’ONU Jan Eliasson a également dénoncé les violations du DIH. “Les groupes terroristes sont engagés dans une compétition de la brutalité, mais des gouvernements utilisent aussi des armes aux effets indiscriminés et bafouent les principes de la protection des civils et de la proportionnalité”, a déclaré le responsable de l’ONU. “Nous devons réagir plus vigoureusement”, a-t-il dit.

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