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Didier Burkhalter pointe de nouveaux accords forts avec Londres

Didier Burkhalter a indiqué au gouvernement britannique que le Conseil fédéral voulait agir de manière proactive et constructive pour la relation avec le Royaume-Uni. Keystone/ENNIO LEANZA sda-ats

(Keystone-ATS) Au lendemain du Brexit, le conseiller fédéral Didier Burkhalter a assuré à ses collègues britanniques que Berne souhaitait maintenir une relation forte, a-t-il dit samedi lors de l’assemblée des délégués du PLR à Brugg (AG). Parmi les priorités, un accord migratoire.

En plus de ce texte qui tiendrait compte du nouvel article constitutionnel contre l’immigration de masse, M. Burkhalter a mentionné, pour remplacer les accords bilatéraux avec l’Union européenne (UE) après le retrait britannique, un traité de libre-échange avec Londres. Selon le texte de son discours, il a aussi évoqué des accords dans la recherche, l’asile et la coopération en matière fiscale.

“Depuis plusieurs mois, nous avons mis sur pied un groupe de travail au sein de l’administration fédérale” chargé d’étudier rapidement et en détail les accords à renégocier et d’émettre des propositions au gouvernement, a ajouté le ministre des affaires étrangères. Il va être maintenant élargi à tous les départements, en plus des représentants de la mission à Bruxelles et de l’ambassade à Londres.

Les échanges commerciaux entre Berne et Londres se montent à près de 20 milliards de francs, largement en faveur des Helvètes, a rappelé le Neuchâtelois devant les délégués. A tel point que le Royaume-Uni représente le deuxième meilleur bilan commercial de la Suisse dans le monde. Par ailleurs, on dénombre chaque jour 150 liaisons aériennes entre les deux pays, soit un vol toutes les dix minutes.

Plus difficile avec l’UE

Pour son premier discours d’ouverture en tant que présidente du PLR, Petra Gössi s’est elle aussi attardée sur les conséquences du Brexit, qualifiant le récent scrutin de “tremblement de terre sur l’Europe”. Mais ce n’est pas un “Black Friday”, a-t-elle assuré, se disant en même temps impressionnée par le courage des Britanniques.

Les résultats du référendum britannique montrent que les êtres humains aspirent avant tout à la liberté, “la valeur la plus fondamentale de notre société”. Et Mme Gössi de souligner, comme avant elle M. Burkhalter, qu’après ce Brexit, il sera encore plus difficile pour la Suisse de trouver une solution concertée avec l’UE pour la mise en oeuvre de l’initiative sur l’immigration.

Les délégués du PLR ont d’ailleurs voté à l’unanimité une résolution qui réaffirme la position du parti pour la voie bilatérale dans ses relations avec l’UE et rejette tout retour au système des contingents. La mise en oeuvre de l’accord institutionnel doit elle se faire indépendamment de ces négociations.

Le texte demande aussi à la Suisse d’amorcer rapidement des négociations avec la Grande-Bretagne après le Brexit et propose de mettre en oeuvre une liste de mesures visant à préserver l’économie contre le franc fort. L’industrie exportatrice doit conquérir de nouveaux marchés et la capacité d’innovation de la Suisse doit être stimulée à grands renforts de crédits, détaille la résolution.

Un “oui” et deux “non”

Le PLR a par ailleurs émis ses mots d’ordre pour les objets soumis au vote le 25 septembre. Par 237 voix contre deux, il a recommandé le “oui” à la nouvelle loi fédérale sur le renseignement. Elle permet de renforcer la sécurité, un pas nécessaire au vu des menaces modernes, a relevé le conseiller national genevois Hugues Hiltpold. La législation actuelle n’est plus adaptée aux risques modernes.

L’initiative des Verts “pour une économie durable fondée sur une gestion efficiente des ressources” n’a elle pas trouvé grâce aux yeux du parti. Par 244 voix contre une, les délégués ont proposé de rejeter cet objet, qui demande concrètement de réduire l’utilisation des ressources en Suisse de 65% d’ici 2050.

Le PLR a également recommandé, à l’unanimité, de voter “non” à l’initiative “AVSplus: pour une AVS forte” lancée par l’Union syndicale suisse (USS), qui demande d’augmenter de 10% les rentes. Un “oui” provoquerait une très forte hausse des dépenses, selon les libéraux-radicaux.

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