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Didier Cuche rangera ses lattes en fin de saison

(Keystone-ATS) Ski alpin – Didier Cuche ne rempilera pas en fin de saison.
Prenant de court le Cirque blanc, le Neuchâtelois a annoncé sa retraite sportive pour la mi-mars. Il a fait part de sa décision lors d’une conférence de presse à Kitzbühel (Aut). Pour un athlète qui va vers ses 38 ans, ce choix n’est pas surprenant en soi. Reste que parmi les observateurs, personne n’avait imaginé que Didier Cuche trancherait déjà en janvier sur la suite de sa carrière.
Mais cette fois-ci, au lieu d’attendre la fin de l’hiver ou son retour en Suisse, le skieur des Bugnenets a préféré le site de Kitzbühel pour mettre les choses au clair. Symboliquement, il ne pouvait en effet difficilement choisir mieux. C’est sur la Streif qu’il a conquis son premier succès sur le circuit (1998), puis qu’il est définitivement entré dans la légende avec un record de quatre succès en descente (+ 1 en super-G). Ce total pourrait encore grimper, s’il tient son rang de favori vendredi (super-G) et samedi (descente).
En se retirant, Didier Cuche va laisser un énorme vide au sein du Cirque blanc, mais aussi dans le sport suisse. Depuis ses débuts en Coupe du monde en décembre 1993, il s’est bâti l’un des plus florissants palmarès de l’histoire: 62 podiums en Coupe du monde (dont 18 victoires), 6 globes de cristal, 4 médailles aux Mondiaux (dont un titre en super-G) et 1 médaille aux JO. Dans les annales du ski alpin helvétique, seul Pirmin Zurbriggen peut véritablement afficher un plus beau C.V.
Outre par ses résultats, Didier Cuche a servi de modèle à toute une génération de skieurs suisses, tant par son perfectionnisme, sa technique ou son mental de gagneur. A l’origine du renouveau du ski suisse fin 2006, il a ainsi joué les locomotives pour permettre les éclosions des Daniel Albrecht, Carlo Janka ou Beat Feuz.
Le rayonnement du skieur du Val-de-Ruz ne s’arrête toutefois pas à l’équipe de Suisse, ni à la seule Coupe du monde. Ces dernières années, il a bénéficié d’une rare popularité dans tout le pays. Ses multiples succès et sa maîtrise du suisse-allemand y sont pour beaucoup. Mais aussi son caractère, qui mélange dureté et émotivité, ambition et humilité, sérieux et humour. Ses titres de “Sportif suisse de l’année” (2009 et 2011) et même, depuis samedi dernier, de “Suisse de l’année 2011” sont là pour prouver sa renommée au-delà du monde du ski alpin.

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