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Dimanche, les collectes des messes catholiques iront aux victimes

(Keystone-ATS) Dimanche, le produit des quêtes lors des messes catholiques en Suisse sera reversé au Fonds d’aide immédiate pour les victimes de placements abusifs. Le soutien de l’Eglise au fonds se limitera à cette collecte dominicale extraordinaire.

“Il s’agit de venir en aide à des personnes qui se trouvent jusqu’à présent dans une situation financière précaire, du fait qu’elles ont été victimes, par les autorités étatiques, de mesures de ‘coercition à des fins d’assistance’ et de placements extrafamiliaux”, indique lundi la Conférence des évêques suisses (CES) dans un communiqué.

Tous les diocèses sont concernés par la collecte. Le produit d’une quête dominicale peut se monter à plusieurs centaines de milliers de francs, au gré des sujets et des dimanches, a précisé à l’ats le porte-parole de la CES Walter Müller.

Le Fonds d’aide immédiate a été mis en place à l’été 2014. Il est alimenté par des dons et géré par la Chaîne du Bonheur. Un peu moins de 8000 francs par personne ont déjà été versés, pour un total de 4,6 millions.

Cette solution est transitoire. Le Conseil fédéral a mis en consultation en juin un fonds doté de 300 millions de francs. Ce projet de loi fait office de contre-projet indirect à l’initiative populaire dite de réparation, qui demande un fonds de 500 millions pour les victimes encore en vie des mesures de coercition prises avant 1981.

Violences physiques et psychologiques

En Suisse, des orphelins et des enfants de familles pauvres ont été placés jusqu’au début des années 1980 dans d’autres foyers familiaux, le plus souvent chez des paysans, ou dans des institutions. Des personnes ont également été internées par simple décision administrative, stérilisées ou ont subi un avortement contre leur gré. Beaucoup ont été exposées à des violences physiques et psychiques.

En raison de leurs traumatismes, certaines d’entre elles vivent encore dans des conditions précaires. Nombre de personnes n’ont en outre pas pu apprendre un métier ou entreprendre des études. Elles ont travaillé sans rémunération et n’ont pas cotisé à l’AVS. Si les milieux intéressés parlent de 20’000 victimes, le Conseil fédéral cite une estimation entre 12’000 et 15’000.

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