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Divorce dans le traitement des toxicomanies en Valais

Le divorce est consommé en Valais au sein des institutions de traitement des toxicomanies suite à des divergences de vues thérapeutiques. La Fondation des Rives du Rhône quitte Addiction Valais et reprend son indépendance. Elle ouvrira un foyer de 18 lits dès le 1er janvier (photo symbolique). KEYSTONE/JEAN-CHRISTOPHE BOTT sda-ats

(Keystone-ATS) Le divorce est consommé dans le domaine du traitement des toxico-dépendances en Valais. La structure “Rives du Rhône” quitte la fondation Addiction Valais et reprend son indépendance.

La fondation Rives du Rhône nouvellement créée poursuivra son action dans son foyer de Salvan (VS) de manière indépendante dès le 1er janvier 2018. Le concept thérapeutique des Rives du Rhône, qui remonte au début des années 1980, a fait ses preuves. La fondation entend rester sur cette voie, a déclaré mardi à Martigny (VS) son président Yannick Buttet.

Le concept des Rives du Rhône prône un sevrage complet et une abstinence totale pour sortir de la spirale de la toxicomanie. Le programme est complété par un accompagnement psychologique. La fondation a bon espoir d’obtenir un mandat de prestation de l’Etat du Valais. En septembre, le Grand Conseil a accepté un postulat dans ce sens.

Approches divergentes

Lors de la session de septembre, le Grand Conseil a saisi le gouvernement cantonal de plusieurs interpellations et postulats concernant Addiction Valais. L’approche thérapeutique a tendu les relations entre Rives du Rhône et Addiction Valais qui vise une normalisation des thérapies, abandonnant le modèle de l’abstinence. Propriétaire du foyer de Salvan, Rives du Rhône a finalement dénoncé le contrat de bail conclu avec Addiction Valais.

Le Grand Conseil a dit ses craintes de voir disparaître le modèle thérapeutique basé sur l’abstinence. Le Conseil d’Etat s’est voulu rassurant, indiquant qu’aucune réorientation des approches thérapeutiques n’était annoncée. Le canton a mandaté un expert indépendant pour analyser les prestations offertes.

La Fondation des Rives du Rhône voit dans les prises de position du débat parlementaire un signal positif pour ouvrir la voie à l’attribution d’un mandat de prestation. Mais quelle que soit la décision, la fondation est résolue à reprendre son indépendance.

Régime d’abstinence

Un ancien médecin-chef du CHUV, René Chiolero, a été mandaté pour mener le projet à bien. Il veut conserver le concept de base des fondateurs des Rives du Rhône, l’abstinence totale, avec l’adjonction d’un volet spirituel. “C’est une dimension importante de la reconstruction”, a-t-il déclaré mardi. Le côté spirituel, qui n’a rien de religieux, permet de travailler sur le sens que chacun donne à sa vie.

La fondation veut aussi intensifier sa collaboration avec les milieux médicaux. Les toxico-dépendants accueillis par la fondation sont aussi des malades qui ont besoin d’une prise en charge médicale à côté des autres volets thérapeutiques qui permettent à chacun de se reconstruire.

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