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Dixième sacre majeur pour Mo Farah

(Keystone-ATS) Mo Farah a décroché de formidable manière, dans une ambiance indescriptible, son 10e titre majeur d’affilée (Mondiaux et JO) en remportant la finale des Mondiaux sur 10’000 m à Londres.

Le Britannique, qui a failli tomber dans le dernier tour, s’est imposé au sprint en 26’49”51, devant l’Ougandais Joshua Cheptegei (26’49”94) et le Kényan Paul Tanui (26’50”60).

Les Africains, dans cette course ultrarapide, auront tout fait pour déstabiliser Farah, passé seulement en 10e position à mi-course. Mais le Britannique a dompté l’immense pression pour faire valoir sa pointe de vitesse phénoménale sur la fin.

Farah complète ainsi sa formidable collection de titres, forte désormais de dix médailles d’or aux Mondiaux et aux JO, à quoi s’ajoutent cinq sacres européens. Et il partira encore grand favori sur 5000 m, dont la finale a lieu samedi prochain. C’est bien simple: “Mo” est invaincu en compétition majeure (Mondiaux et JO) depuis 2011. Il a signé le doublé 5000-10’000 m aux JO de Londres, dans ce même stade, le doublé encore aux Mondiaux 2013 et 2015, puis enfin aux JO 2016 à Rio. Et aux Mondiaux 2011, il s’était imposé sur 5000 m.

Aucun autre champion de légende du fond et demi-fond prolongé n’avait réussi pareille série. Ni Haile Gebreselassie, ni Kenenisa Bekele, ni encore Emil Zatopek. Farah est véritablement une “bête” de Championnat. Il ne détient que le 28e chrono de tous les temps sur 10’000 m, mais dès qu’il se lance à la chasse aux médailles, il est intraitable. Le dernier à l’avoir battu est l’Ethiopien Ibrahim Jeilan en finale des Mondiaux 2011 à Daegu, sur 10’000 m.

C’est que Farah maîtrise toutes les situations de course. Au finish, malgré ses 34 ans, il est quasiment invincible. Mais il sait aussi placer des accélérations meurtripres à mi-course et faire preuve d’un mental d’acier, comme lorsqu’il s’est agi pour lui de se relever d’une chute en finale olympique du 10’000 m à Rio l’été dernier, pour aller ensuite assommer ses adversaires.

Né en Somalie, Farah est arrivé dans le Royaume-Uni à l’âge de huit ans. Il ne parlait pas l’anglais, et la course à pied est rapidement devenue son mode d’expression privilégié, qui lui a permis de s’intégrer. Il a franchi progressivement les échelons.

Le Britannique de 34 ans dispute sa dernière saison sur piste. Dès l’an prochain, il se consacrera exclusivement à la route, avec le marathon comme objectif.

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