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Donald Trump plus recherché sur le net que Hillary Clinton

Hillary Clinton est moins recherchée sur internet que Donald Trump (archives). KEYSTONE/AP sda-ats

(Keystone-ATS) Selon une étude présentée mardi, les recherches internet sur Donald Trump sont significativement plus nombreuses que celles sur sa rivale Hillary Clinton. La démocrate est toutefois plus proche du centre d’intérêt des internautes.

Durant la période allant de janvier à août 2016, Donald Trump a toujours été le candidat le plus demandé sur les moteurs de recherche (450 analysés) et les réseaux sociaux, ont indiqué mardi dans un communiqué des chercheurs de l’Université de Neuchâtel (UNINE), de l’Institut “for applied argumentation research” de Berne (IFAAR) et de la Northeastern university de Boston.

Le magnat de l’immobilier arrive en tête avec un total de 1,08 million de demandes par jour. Son ancien rival à l’investiture républicaine Ted Cruz occupe le deuxième rang de ce classement, avec 0,73 million, alors qu’Hillary Clinton et Bernie Sanders prennent les troisième et quatrième places avec respectivement 0,48 et 0,34 million.

De manière générale, “deux tiers de la demande des internautes sont dominés par les républicains” contre un tiers pour les démocrates, a analysé devant la presse le professeur Jacques Savoy, de l’UNINE. Un résultat qui s’expliquerait par le fait que Donald Trump était moins connu par la population qu’Hillary Clinton, a précisé Christoph Glauser de l’IFAAR.

Les chercheurs restent toutefois très prudents quant aux conséquences possibles de ces chiffres. “Ceux qui cherchent le nom de Trump peuvent autant être pour ou contre lui”, précise Christoph Glauser. Par conséquent, les scientifiques ne sont pas en mesure de réaliser des prédictions quant au résultat final de l’élection du 8 novembre.

Proche des centre d’intérêts

L’étude a encore comparé les thèmes les plus recherchés par les internautes américains avec l’offre politique des candidats sur leur site internet. Il en ressort que Mme Clinton est “significativement plus proche des centres d’intérêt des internautes” avec ses thèmes sur la recherche de fonds, les réformes et les familles.

Le site de Donald Trump se positionne légèrement plus loin de ces centres d’intérêt. Sa page web met l’accent sur les thèmes de l’immigration, des travailleurs, de “Washington” (la critique de la classe politique) ainsi que des vétérans.

Les thèmes les plus recherchés

Les requêtes les plus fréquentes des utilisateurs d’internet ne sont toutefois “pas suffisamment reprises” par les sites des candidats à la présidence, notent les scientifiques.

De tous les thèmes les plus recherchés sur le net, ce sont l’éducation, des petits commerces et de la santé qui ressortent en tête, devant la politique énergétique et le changement climatique, selon les chercheurs.

L’étude montre encore que durant de courts laps de temps, certains sujets prennent les premières places des plus recherchés sur internet. C’est ce qui s’est passé pour le thème du port d’armes lors des tueries de San Bernardino et d’Orlando.

Parler aux électeurs

“La politique est l’art du vocabulaire”, a commenté Jacques Savoy en citant Benjamin Constant. Son équipe spécialisée dans la linguistique computationelle s’est occupée d’analyser les mots et leur longueur dans les discours des deux candidats.

Le “we” (“nous”) était très à la mode sous l’ère de Barack Obama, mais les résultats ont montré qu’il perdait de l’importance par rapport au “I” (“je”). Son utilisation atteint un pic durant les campagnes électorales actuelles, “il est l’apanage de Donald Trump”, souligne Jacques Savoy.

Autre constat encore, les phrases longues et les mots compliqués n’ont plus la cote. Alors que les pères fondateurs des Etats-Unis en raffolaient, ils n’ont cessé de régresser jusqu’au record actuel de Donald Trump. Il n’utilise que 16% de mots compliqués (plus longs que 6 lettres) et ses phrases sont composées de 15 mots en moyenne.

De son côté Hillary Clinton suit la tendance avec un langage simple et peu long en n’utilisant que 22% de mots compliqués et 20 mots par phrase. “La tendance va toujours au plus simple et direct”, conclut Jacques Savoy.

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